Washington (awp/afp) - La croissance américaine est repassée sous la barre des 3% au 4e trimestre, décevant les analystes, mais confirmant une meilleure performance sur l'ensemble de 2017 pour la première année de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a avancé en rythme annuel de 2,6% au 4e trimestre après +3,2% au 3e trimestre, selon les chiffres du département du Commerce vendredi. Les analystes misaient sur 2,9%.

Pour 2017, l'expansion s'affiche à 2,3%, mieux qu'en 2016 (+1,5%) mais moins bien qu'en 2015 (+2,9%).

L'administration Trump affirme pouvoir doper la croissance du PIB de la première économie mondiale au-dessus de 3%, ce qui a été le cas au 2e et 3e trimestre.

C'est la consommation (+3,8%) qui a tiré l'expansion au dernier trimestre, sans doute encouragée par les perspectives de baisses d'impôts adoptées par l'administration Trump et par l'optimisme de la Bourse.

Les ménages ont largement dépensé dans les biens (+8,2%) affichant la plus forte progression d'achats depuis 14 ans.

Les achats de biens durables, du type voitures, télévisions, réfrigérateurs, ont accéléré de 14,2%, le rythme le plus fort depuis 2009.

Mais cette vigueur de la consommation a un revers: les importations ont bondi. Celles-ci ont accéléré de 13,9%, une progression inédite depuis sept ans. Elles avaient reculé de 0,7% au trimestre précédent.

Cette forte hausse des importations a été très partiellement compensée par un progrès des exportations (+6,9%).

L'autre pendant d'une consommation vigoureuse est l'évolution négative des stocks qui représente un coût pour le PIB, puisque ce sont autant d'articles qui ne sont pas produits.

D'octobre à décembre, les industriels, qui avaient accumulé des marchandises au trimestre d'auparavant dans la perspective des ventes de fin d'année, ont préféré déstocker plutôt que de fabriquer davantage. La diminution de ces stocks a coûté 0,67 point de croissance au dernier trimestre.

Point positif du côté des entreprises, les investissements ont gagné 6,8%, portés par les dépenses d'équipements (+11,4%), qui connaissent leur plus forte progression depuis trois ans.

Le marché immobilier, qui était tombé dans le rouge les deux trimestres précédent, a repris de la vigueur (+11,6%). Sur l'année, il n'a avancé que de 1,7%, la plus faible progression depuis 2011. Il avait gagné 5,5% en 2016 et 10,2% en 2015.

Les dépenses publiques ont nettement participé à la croissance, affichant une hausse de 3%, inédite depuis 2015 et tirée au dernier trimestre par les investissements dans la défense. Ceux-ci ont gonflé de 6%, la plus forte avancée depuis six ans.

Ces chiffres doivent encore faire l'objet de deux révisions.

afp/buc