(Actualisé avec nouvelles citations et contexte)

par David Lawder

WASHINGTON, 27 février (Reuters) - Les Etats-Unis et la Chine sont encore loin d'un accord qui mettra fin au conflit commercial "le plus grave" que Washington ait eu à affronter, a déclaré mercredi le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer.

Les différends avec la Chine sont trop sérieux pour être réglés par la simple promesse par Pékin d'une augmentation des achats de produits américains, a-t-il dit lors d'une audition devant la commission des voies et moyens de la Chambre des Représentants, ajoutant que Pékin devait accepter des changements structurels.

Il s'agit des premières déclarations publiques du négociateur en chef de la partie américaine depuis que le président Trump a annoncé dimanche le report de la date butoir du 1er mars, après laquelle il menaçait de relever les droits de douane sur 200 milliards de dollars (176 milliards d'euros) d'importations chinoises.

La Chine a offert d'accroître de plus de 1.200 milliards de dollars ses achats de produits américains. Des élus du Congrès ont pressé Robert Lighthizer de ne pas laisser quelques gros contrats potentiels prendre le pas sur ce qu'ils estiment être l'objectif principal de la négociation, à savoir obtenir de la Chine qu'elle modifie en profondeur ses pratiques commerciales.

"Je ne suis pas assez sot pour penser qu’une seule négociation suffira à modifier toutes les pratiques de la Chine ou nos relations avec eux (les Chinois)", a déclaré Lighthizer à la commission, tout en reconnaissant qu'un accord réussi pourrait marquer un tournant.

La Chine représente le "plus grave défi" jamais rencontré par les Etats-Unis en matière de politique commerciale mais le soutien du Congrès a été "essentiel" pour persuader Pékin de prendre plus au sérieux les préoccupations de Washington, a-t-il déclaré.

Le président Trump a déclaré lundi qu'il espérait rencontrer prochainement son homologue chinois, Xi Jinping, pour finaliser un accord, ce qui a fait monter les marchés actions. Mercredi, Wall Street cédait du terrain après les déclarations de Robert Lighthizer.

Les Etats-Unis accusent Pékin de forcer les groupes américains désireux de s'implanter en Chine à transférer des technologies et céder leurs secrets de propriété industrielle. La Chine dément se livrer à de telles pratiques.

L'administration Trump dénonce aussi des barrières non tarifaires comme les subventions industrielles, réglementations diverses et autres pratiques déloyales qui confèrent selon elle des avantages indu aux producteurs chinois.

Les Etats-Unis entendent également obtenir de la Chine qu'elle prenne l'engagement de s'abstenir de dévaluations compétitives à l'avenir.

(David Lawder, Véronique Tison pour le service français, édité par Juliette Rouillon)