* La convention du Parti républicain dure jusqu'à jeudi

* Trump doit nommer son colistier

* Les Républicains pourraient en profiter pour adapter leur rhétorique

MILWAUKEE, 15 juillet (Reuters) - Donald Trump est arrivé lundi à Milwaukee, dans l'Etat américain du Wisconsin, où débute la convention du Parti républicain qui doit officialiser sa candidature à l'élection présidentielle du 5 novembre, deux jours après avoir été visé par une tentative d'assassinat.

Cette convention intervient à un tournant de la campagne présidentielle, les républicains dénonçant désormais la "rhétorique incendiaire" des démocrates, tandis que Joe Biden a appelé au calme dans un discours télévisé depuis la Maison blanche.

"Il n'y a pas de place en Amérique pour ce type de violence, pour quelque violence que ce soit. Point final. Aucune exception. Nous ne pouvons pas permettre que cette violence soit normalisée", a déclaré le président américain.

Les chefs de parti qui doivent s’exprimer au cours des quatre jours que dure la convention tenteront-ils de calmer les esprits dans leurs rangs ? Ou profiteront-ils de l’occasion pour accuser les démocrates d'avoir fait de Donald Trump une cible ?

"C'est une chance de rassembler le pays tout entier, voire le monde entier. Le discours sera très, très différent de ce qu'il aurait été il y a deux jours", a déclaré Donald Trump au Washington Examiner.

L'ancien président doit annoncer lors de la convention son colistier parmi les favoris suivants : les sénateurs de l'Ohio JD Vance et de Floride Marco Rubio ou le gouverneur du Dakota du Nord Doug Burgum.

Donald Trump a tenu des réunions individuelles avec chacun des trois hommes en fin de semaine dernière pour les évaluer, selon deux sources qui ont requis l'anonymat en raison de la confidentialité des discussions.

Comme lors des conventions précédentes, de nombreuses personnalités républicaines, des plus modérées jusqu'aux partisanes de théories du complot, prendront la parole.

Les trois premiers jours de l'événement sont organisés autour de grands thèmes, le lundi étant axé sur les questions économiques, le mardi sur la sécurité publique et le mercredi sur la sécurité nationale.

Milwaukee jouera également un rôle clé lors des élections du 5 novembre en tant que plus grande ville du Wisconsin, un Etat-pivot qui pourrait décider de l'issue de l'élection présidentielle.

MODÉRATION

Si Donald Trump, 78 ans, et Joe Biden, 81 ans, sont engagés dans une campagne électorale très serrée, selon la plupart des sondages d’opinion, la tentative d'assassinat du précédent locataire de la Maison blanche pourrait avoir rebattu les cartes.

Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, le républicain le plus haut placé du pays, a appelé dimanche, sur l'émission "Today" de NBC, tous les Américains à modérer leur rhétorique. Il a accusé les démocrates de "rhétorique incendiaire".

"Tout le monde doit rejeter ce discours", a-t-il déclaré.

L'équipe de campagne de Joe Biden a refusé de commenter les accusations de certains républicains selon lesquelles ses commentaires auraient contribué à créer les conditions de la fusillade.

Après avoir consolidé le contrôle du parti, Donald Trump pourrait saisir l’occasion offerte aux heures de grande écoute pour délivrer un message unificateur ou dénoncer une élite de gauche corrompue, comme il l’a parfois fait au cours de sa campagne.

"Le discours de Trump à la convention sera son introduction au grand public, aux gens qui ne suivent pas la politique de près. Je pense qu'il aura encore plus d'attention sur lui", a déclaré Nachama Soloveichik, une stratège qui a travaillé sur la campagne de Nikki Haley à la primaire républicaine.

Les co-directeurs de la campagne de Donald, Trump Chris LaCivita et Susie Wiles, ont indiqué dans une note interne consultée par Reuters que des mesures de sécurités supplémentaires seraient adoptées à la suite de la tentative d'assassinat. Ils ont également appelé le personnel à s'abstenir d'employer une "rhétorique incendiaire". (Reportage Gram Slattery et Tim Reid, avec Nathan Layne ; version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)