La croissance du produit intérieur brut (PIB) de la première économie du monde a atteint 2,3% l'an dernier, au plus bas depuis trois ans, après 2,9% l'année précédente, montrent les données publiées par le département du Commerce.

Le PIB au quatrième trimestre 2019 a progressé quant à lui de 2,1% en rythme annualisé, conformément aux attentes, selon un première estimation fournie jeudi, après la publication de laquelle les contrats à terme sur les indices de Wall Street ont réduit leurs pertes.

L'économie américaine continue de croître, mais modérément, ce qui paraît justifier la décision de la Réserve fédérale de baisser ses taux à trois reprises l'an dernier afin de soutenir l'activité.

La Fed a annoncé mercredi qu'elle maintenait ses taux inchangés, conformément aux attentes.

Le président de l'institution, Jerome Powell, a déclaré s'attendre à la poursuite d'une croissance économique modérée, même s'il a mentionné des risques, parmi lesquels l'épidémie de coronavirus apparue récemment en Chine.

Plusieurs éléments plaident en faveur d'une prolongation du plus long cycle d'expansion économique de l'histoire américaine, entré dans sa 11e année, notamment un marché de l'emploi tendu avec un taux de chômage au plus bas depuis près d'un demi-siècle.

La bonne santé de l'emploi américain a encore été illustrée jeudi par l'annonce d'une baisse des inscriptions au chômage la semaine dernière.

LA CRAINTE D'UNE RÉCESSION S'APAISE

Le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine a alimenté des craintes de récession, qui avaient cependant reculé avant même la signature ce mois-ci par les deux camps d'un accord partiel, dit de phase 1.

La Maison blanche avait misé sur la réduction de la fiscalité sur les entreprises pour atteindre une croissance annuelle de 3%.

Les économistes avaient accueilli cet objectif avec scepticisme en pointant des phénomènes structurels comme la baisse de la productivité et le vieillissement de la population.

"La nouvelle décennie conduira à une croissance inférieure au potentiel, autour de 1,7%, avec des entreprises pénalisées par de nombreux vents contraires et des ménages réduisant leurs dépenses en raison d'un légère baisse de leurs revenus", prévoit Gregory Daco, responsable de l'économie américaine chez Oxford Economics.

Les investissements des entreprises, qui ont baissé de 1,5% au quatrième trimestre 2019, leur quatrième trimestre consécutif de repli, ont pesé sur la croissance l'an dernier.

Ils ont souffert notamment des tensions commerciales, qui ont sapé le moral des entrepreneurs américains.

Autre facteur de ralentissement, la consommation des ménages, qui contribue pour plus des deux tiers à l'activité économique des Etats-Unis, a baissé à un taux de 1,8% au quatrième trimestre, contre 3,2% au trimestre précédent.

(Lucia Mutikani, version française Patrick Vignal, édité par Jean-Michel Bélot)

par Lucia Mutikani