GENÈVE, 3 janvier (Reuters) - Des experts des Nations unies (Onu) ont appelé mercredi les autorités américaines à ne pas procéder à l'exécution prévue d'un détenu par hypoxie à l'azote, estimant que cette méthode pourrait le soumettre à "un traitement cruel, inhumain ou dégradant, voire à de la torture".

Ce type d'exécution consiste à faire respirer au détenu uniquement de l'azote, le privant ainsi d'oxygène, ce qui conduit à la mort.

Kenneth Smith, reconnu coupable d'un meurtre sur commande commis en 1988, est condamné à être exécuté dans l'État américain de l'Alabama le 25 janvier via cette procédure.

Âgé de 58 ans, il est l'une des deux seules personnes vivantes aux États-Unis à avoir survécu à une première tentative d'exécution en Alamaba, en novembre 2022, lorsque plusieurs tentatives d'insertion d'une ligne intraveineuse ont échoué.

"Ce sera la première tentative d'exécution par hypoxie à l'azote", ont déclaré quatre rapporteurs spéciaux de l'Onu dans un communiqué. Ils affirment que cette méthode pourrait causer de "graves souffrances" et aller probablement en contradiction avec l'interdiction de la torture et d'autres peines cruelles, inhumaines ou dégradantes.

"Nous craignons que l'hypoxie à l'azote n'entraîne une mort douloureuse et humiliante."

Les avocats de Kenneth Smith ont déclaré que le protocole de gazage non testé pourrait violer l'interdiction de la Constitution américaine sur les "châtiments cruels et inhabituels". Selon eux, tenter l'exécution une deuxième fois, quelle que soit la méthode, est inconstitutionnel.

La plupart des exécutions aux États-Unis sont effectuées à l'aide de doses mortelles d'un barbiturique, mais certains États ont eu du mal à se procurer ces médicaments en raison d'une loi de l'Union européenne interdisant aux sociétés pharmaceutiques de vendre aux prisons des médicaments pouvant être utilisés lors d'exécutions.

(Reportage Gabrielle Tétrault-Farber; version française Gaëlle Sheehan, édité par Kate Entringer)