Des mesures structurelles sont indispensables pour le confirmer en 2014 et restaurer la compétitivité.

L'industrie chimique en France a enregistré une croissance de 1,3 % en volume en 2013 quand le reste de l'industrie reculait de 1 %. La reprise s'est accentuée en fin d'année, le secteur redémarrant ainsi plus fortement que l'industrie manufacturière.

Un excédent commercial en hausse

Le solde des échanges extérieurs s'est établi à 5,8 milliards d'euros en 2013, en progression par rapport à 2012 (4,1 milliards d'euros) du fait d'une forte contraction des importations alors que les exportations sont restées stables en volume. Le commerce extérieur a ainsi été le moteur quasi-exclusif de la croissance en 2013.

Des résultats contrastés selon les secteurs

En 2013, la chimie minérale s'est plutôt bien comportée avec une croissance de 3,9 % en volume, qui a reposé sur une reprise de la production en cours d'année dans ses principales composantes (gaz industriels, produits inorganiques…), dûe à un effet de restockage pour certaines d'entre elles.
La chimie organique s'est repliée de 2,3 % en volume, les produits organiques de base et les matières plastiques ayant été pénalisés par la faiblesse de leurs marchés avals en France (en particulier l'automobile et le bâtiment) et par la dégradation de leur demande extérieure.
Les spécialités chimiques (peintures, vernis, adhésifs, explosifs, huiles essentielles, produits phytopharmaceutiques…) ont enregistré une légère hausse de 0,8 %, grâce notamment à la bonne tenue de la demande des marchés agricoles.
Le secteur des savons, parfums et produits d'entretien a repris sa dynamique de croissance, l'activité se redressant de 4,3 % en 2013 (après une baisse l'année précédente) reposant surtout sur la hausse de ses exportations.

Baisse des investissements après un record en 2012

Depuis trois ans, l'industrie chimique en France évolue dans un contexte économique difficile dans lequel la demande finale est en stagnation. Les taux d'utilisation des capacités se sont élevés à 78 % en moyenne, un niveau inférieur à leur tendance de longue période (82 %). Les perspectives à court terme restent incertaines et pénalisées par la pression croissante des coûts pour les entreprises notamment sur les intrants (matières premières, énergie, transport…). Dans ce contexte, les industriels ont limité leurs investissements ; ces derniers ont retrouvé en 2013 leur niveau de 2011, soit 3,3 milliards d'euros (soit 18 % de la valeur ajoutée).

Sources : UIC, Cefic

Une reprise sous conditions

Dans un contexte de croissance plus soutenue en Amérique, en Asie et dans les pays émergents et alors qu'une reprise mesurée se profile en Europe et en France, les perspectives de croissance de l'industrie chimique en France sont de 1,3 % pour 2014. Mais cette croissance est subordonnée à un renforcement urgent de la compétitivité du secteur avec la mise en place de mesures dans les domaines suivants :

  • Energie : il est primordial que la loi sur la transition énergétique garantisse l'accès à  une énergie compétitive pour les industriels énergie-intensifs ;
  • Fiscalité : il faut ramener la fiscalité sur les facteurs de production à la moyenne européenne, ce qui représente un enjeu de près de 700 millions d'euros par an  pour l'industrie chimique en France ;
  • Réglementation : après une inflation de textes depuis le début des années 2000, des mesures rapides et concrètes de simplification doivent être effectives à très court terme.

« Sur ces trois points, notre écart de compétitivité avec l'Allemagne est estimé à près de 1 milliard d'euros. Il est donc urgent de prendre des mesures permettant un développement durable de l'industrie chimique en France, sans laquelle il ne saurait exister d'industrie et d'économie fortes » déclare Philippe Gœbel, Président de l'Union des Industries Chimiques (UIC).

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