BERLIN, 24 juin (Reuters) - La chancelière allemande Angela Merkel a appelé lundi la Turquie à lever les obstacles à la reprise des négociations en vue de son adhésion à l'Union européenne, ajoutant aux tensions entre les deux pays nées des critiques formulées par Berlin sur la répression des manifestations à Istanbul.

L'UE prévoyait d'ouvrir mercredi prochain un nouveau chapitre des discussions d'adhésion avec Ankara, mais l'Allemagne et d'autres membres des Vingt-Sept se sont opposés à cette initiative.

"Nous devons faire des progrès sur la question du Protocole d'Ankara. C'est l'obstacle le plus résistant", a déclaré Angela Merkel devant la Chambre de commerce germano-turque, à Berlin, ajoutant que tous les autres points de désaccord pourront être réglés "à un moment ou un autre".

La Turquie n'a jamais ratifié ce protocole signé en 2005, qui étend l'union douanière et suppose donc un libre-échange entre tous les Etats membres, dont la République de Chypre, que la Turquie refuse de reconnaître parce qu'elle occupe la partie nord de l'île.

Cette décision a conduit Bruxelles à geler huit chapitres de la procédure d'adhésion de la Turquie à l'UE.

Revenant sur les manifestations qui ont secoué la Turquie ces dernières semaines, la chancelière a estimé qu'il "n'est pas possible de fermer les yeux sur ce qui se passe" et invité le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, à considérer le développement de la société civile comme une chance, et non une menace. (Andreas Rinke; Tangi Salaün pour le service français)