UBP privilégie les segments de dette corporate qui n’ont pas retrouvé leurs niveaux d’avant mars
De même, en Europe, la dette dite " Additional Tier 1 " (AT1), émise par les banques, offre des spreads de 380 points de base, contre 250 avant-crise, alors même que les risques associés au secteur bancaire sont nettement plus faibles que par le passé.
Olivier Debat rappelle que les établissements européens bénéficient actuellement de fonds propres " Tier 1 " d'environ 13%, soit le double de leur niveau de 2008. Par ailleurs, les suspensions de dividendes décidées par les régulateurs bancaires en Europe pour l'ensemble des établissements bancaires de la zone euro protègent le versement des coupons pour les porteurs de dettes, y compris AT1.
Spécifiquement pour le marché high yield, la liquidité, ou plutôt le manque de liquidité comme l'a illustré la crise du covid, reste centrale dans la manière d'aborder les investissements, souligne l'expert. Selon lui, pour résoudre cette difficulté, les gérants peuvent se tourner vers l'investissement sur des indices de CDS. Ils donnent une exposition au marché high yield, tout en offrant une liquidité dans toutes les conditions de marché, comme confirmé en mars. La gestion est ainsi plus réactive et plus efficace pour se diversifier vers ces classes d'actifs, assure-t-il.
Se pose enfin la question de la duration des portefeuilles, note Olivier Debat. Les obligations souveraines offrent des profils d'investissement peu attractifs avec des rendements nuls ou négatifs et des sensibilités aux taux d'intérêt élevées. En cas de choc de marché, une exposition modérée aux taux d'intérêt a néanmoins toute sa place au sein d'un portefeuille diversifié en contre-point d'une exposition crédit qui offre les meilleures opportunités dans le contexte actuel au regard des programmes d'achats d'actifs de la réserve Fédérale et de la BCE, conclut le professionnel.