ANKARA, 2 février (Reuters) - Un procureur turc a formellement accusé lundi une journaliste néerlandaise d'apologie du terrorisme et réclamé qu'elle soit emprisonnée pour une durée de cinq ans, ravivant les inquiétudes sur l'état de la liberté de la presse en Turquie.

La police turque a interpellé début janvier Frederike Geerdink, journaliste indépendante basée depuis 2006 à Diyarbakir, dans le sud-est à majorité kurde de la Turquie, pour propagande en faveur d'une organisation terroriste.

La journaliste est notamment accusée d'avoir diffusé des messages favorables au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement interdit en Turquie.

Son arrestation a provoqué une vague de protestation chez les partenaires occidentaux de la Turquie qui y voient le signe d'une intolérance de plus en plus forte des autorités à toute critique du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Frederike Geerdink a publié l'an dernier un livre sur un raid de l'aviation turque qui a coûté la vie à 35 civils kurdes en 2011.

Dans son indice 2014 de la liberté de la presse, l'association Reporters sans frontières (RSF) classe la Turquie au 154e rang sur 180. (Jonny Hogg, Nicolas Delame pour le service français)