ANKARA, 7 janvier (Reuters) - Les cinq députés pro-kurdes qui viennent d'être libérés des prisons turques, où ils étaient détenus pour leurs liens présumés avec des combattants séparatistes, ont prêté serment mardi et bénéficieront désormais de l'immunité parlementaire.

Deux tribunaux turcs ont estimé la semaine dernière que la détention de longue durée de quatre députés du BDP (Parti de la paix et de la démocratie) et d'un député indépendant violait leurs droits d'élus.

"J'espère que notre libération favorisera le processus de paix (entre l'Etat turc et les séparatistes kurdes), mais ce n'est vraiment qu'un premier pas", a déclaré à Reuters la députée Selma Irmak, l'un des cinq élus à avoir recouvré la liberté.

Irmak et les autres députés, élus en 2011 alors qu'ils étaient déjà derrière les barreaux, avaient été empêchés jusqu'à présent d'occuper leurs sièges parlementaires. Ils avaient été arrêtés en 2009 et 2010 dans le cadre d'une vaste enquête qui avait conduit en prison des milliers d'hommes politiques et de militants kurdes pour leurs liens présumés avec le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, hors-la-loi).

Quarante mille personnes ont péri dans les violences, essentiellement dans le sud-est de la Turquie, depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984. Un cessez-le-feu en vigueur depuis mars tient dans l'ensemble. La libération des détenus accusés de lien avec le PKK était l'une des revendications du mouvement kurde.

(Ayla Jean Yackley; Eric Faye pour le service français)