TUNIS, 21 septembre (Reuters) - La police tunisienne a interrogé le principal chef de l'opposition et ancien président du Parlement Rached Ghannouchi pendant plus de 12 heures au cours de la nuit au sujet d'accusations de terrorisme qui, selon lui, sont politiquement motivées.

Le chef du parti islamiste Ennahda, âgé de 81 ans, a été convoqué mardi par la police du terrorisme et interrogé de 17h00 à 6h00 mercredi matin, a déclaré son avocat Samir Dilou.

Rached Ghannouchi et une autre personnalité d'Ennahda, l'ancien premier ministre Ali Larayedh, ont tous deux été initialement convoqués lundi. Ali Larayedh a été interrogé dans la soirée et la nuit de lundi et placé en détention. Rached Ghannouchi a attendu 12 heures avant d'être interrogé.

Les deux hommes, ainsi qu'Ennahda, nient les accusations de la police, à savoir qu'ils ont aidé des djihadistes tunisiens à se rendre en Syrie pour notamment rejoindre l'État islamique il y a dix ans. Ils seront confrontés à un juge plus tard dans la journée de mercredi, a indiqué Samir Dilou.

Tous deux accusent la police d'utiliser l'enquête pour les intimider en raison de l'opposition du parti au président Kaïs Saïed, qui a dissous le parlement et renforcé ses pouvoirs par le biais d'un référendum constitutionnel en juillet.

Aucun commentaire n'a été fait par la police ou d'autres autorités sur cette affaire.

Rached Ghannouchi a également fait l'objet d'une enquête plus tôt cet été concernant des accusations de blanchiment d'argent, ce qu'il a nié. (Reportage Tarek Amara et Angus McDowall, rédigé par Catherine Evans; version française Elena Vardon, édité par Kate Entringer)