TUNIS, 3 juillet (Reuters) - Le président tunisien Kaïs Saïed a fixé lundi la tenue de l'élection présidentielle au 6 octobre prochain, un scrutin lors duquel il devrait briguer un second mandat, tandis qu'au moins un de ses principaux rivaux potentiels a été emprisonné et que d'autres opposants sont visés par des procédures judiciaires.

Elu à la tête du pays en 2019, Kaïs Saïed s'est attribué deux ans plus tard la quasi-totalité des pouvoirs en dissolvant le Parlement et révoquant le gouvernement. Il dirige depuis lors par décret.

Le chef de l'Etat a présenté ces mesures comme légales et indispensables pour lutter contre la corruption au sein de la classe politique tunisienne. L'opposition a dénoncé un coup d'Etat.

Une vaste répression contre les principaux détracteurs de Kaïs Saïed a été lancée l'an dernier, avec des accusations de complot contre la sécurité nationale, visant notamment hommes d'affaires, journalistes et politiciens.

Aux yeux de l'opposition, il ne pourra pas y avoir de scrutin équitable et crédible tant que les prisonniers politiques n'auront pas été libérés et que la liberté de la presse n'aura pas été rétablie. (Bureau de Tunis)