"Les rendements obligataires européens et américains connaissent, en cette fin d'été, leurs plus bas historiques depuis plusieurs décennies. Sur la seule période estivale leur niveau s'est effondré de près de 100bp, pour avoisiner 2% sur le Bund à 10 ans et 2,5% sur le Bond. On peut l'interpréter comme une lecture très pessimiste de l'avenir économique par les marchés obligataires", joge UFG-LFP, ajoutant qu'il est trop tôt pour se désengager du marché obligataire.

"La décomposition des rendements montre en effet un écrasement des rendements réels (proches de 0,5% sur le Bund) qui témoigne du doute des opérateurs sur la croissance future, accompagné d'une baisse modérée des points-morts d'inflation (proches de 1,5%). Les anticipations d'inflation ne sont donc pas anormalement basses dans un environnement où le risque de déflation ne peut être écarté."

"D'un pur point de vue fondamental, ce rallye obligataire semble paradoxal car il fait fi des craintes légitimes du printemps sur la dérive des finances publiques, et sur la solvabilité future de certains Etats. L'amplitude historique de ce mouvement s'explique donc également par la posture des banques centrales, prêtes à monétiser la dette publique dès que nécessaire, et par les flux d'investisseurs traditionnels redevenus adverses au risque après un 1er semestre qui voit les grands marchés obligataires afficher les meilleures performances toutes classes d'actifs confondues. Les Bonds de maturités longues caracolent en tête à près de 15% flat !"

"Nous pensons que les niveaux atteints, sauf projection d'un scénario à la japonaise, deviennent excessivement bas, mais qu'au regard des risques macro-économiques de l'automne, il est sans doute trop tôt pour se désengager complètement de la classe obligataire, ne serait-ce qu'en raison de la perspective d'un maintien durable de taux courts réels négatifs. Nos allègements sont donc opérés très progressivement."