Comme l’a écrit l’écrivain belge Johann Dizant, la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du lendemain. Cet axiome pourrait parfaitement résumer ce qui s’est passé sur les marchés fin février.

Les actifs refuges ont tout d’abord bondi tandis que les actions plongeaient, après que le président russe Poutine ait reconnu l’indépendance des régions séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, à l’est de l’Ukraine. Les troupes russes se sont ensuite lancées à l’assaut de leur voisin. Au moment où ses lignes sont écrites, elles sont même aux abords de la capitale, Kiev, et leur avance semble inexorable malgré la bravoure des soldats ukrainiens, laissés à leur sort par l’OTAN qui n’envisage pas d’intervenir dans le conflit.

L'Europe et les Etats-Unis ont finalement répondu à l’invasion russe par des sanctions économiques et financières plus faibles que ce que les annonces des uns et des autres laissaient présager. Du coup, Wall Street est remontée en flèche en fin de session jeudi, tendance qui s’est renforcée vendredi. L’indice russe MOEX qui avait perdu -39% sur les quatre premiers jours de la semaine remontait de +20% vendredi, alors que le président Poutine semblait prêt à discuter de la « neutralité » de l’Ukraine.

Le S&P 500 a finalement réussi à clôturer la semaine en territoire positif, gagnant +0.82%, bien que la volatilité soit restée très élevée (VIX à 27.59). Le Dow Jones Industrial Average a fait du surplace et le Nasdaq Composite a pris +1.08%. Les petites valeurs ont fait mieux que les grandes capitalisations (Russell 2000 en hausse de +1.57%).

A l’inverse, les marchés européens et asiatiques ont bien rétrogradé. Le MSCI EMU a abandonné -2.69%, le FTSE a lâché -0.32%. Le Nikkei a perdu -2.38% et le Shanghai Composite -1.13%. La pire performance est venue des marchés émergents (MSCI EM en chute de -4.85%).

Acheter la baisse ?  

Les secteurs qui avaient été les plus attaqués ces derniers temps ont été à l’origine du rebond des actions américaines en fin de semaine. C’est particulièrement vrai pour les secteurs de la santé (+2.71%) et de l’immobilier (+2.69%), ce dernier ayant ainsi mis un terme à sept semaines d’affilée dans le rouge. Les services de communication étaient également recherchés avec Meta Platforms en hausse de +2.10% (mais en perte de -37.42% depuis le début de l’année) et Google-Alphabet en prgression de +3.11% (-7.02% YTD). L’énergie termine également dans le vert (+1.31%), bien que le secteur ait abandonné le gros des profits réalisés en début de semaine, le prix du pétrole brut s’étant assagi (WTI à $91.59 le baril en clôture, +0.57% de gain hebdomadaire) après avoir touché les 100 dollars jeudi. Le secteur tech s’est également bien comporté (+1.29%), aidé en cela par Microsoft (+3.26%). Parmi les perdants de la semaine, les biens de consommation discrétionnaire ont affiché la pire performance (-2.16%), plombés une fois de plus par Tesla (-5.50%, et -23.36% depuis le début de l’année). La confiance des consommateurs américains a baissé en février, mais moins que prévu (110.5 contre un consensus de 110).

Taux en hausse

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser dans ce contexte géopolitique délétère, les rendements des emprunts d’Etat ont repris le chemin de la hausse. Le T-note 10 ans américain a gagné 4 points de base à +1.97% et le Bund allemand de même échéance a progressé similairement (+4bps) à +0.23%.

Les prix des obligations d’entreprises de notation « investissement » continuent à se déprécier. Ils ont baissé de -0.71% en Europe et de -0.93% aux Etats-Unis (huitième semaine de pertes d’affilée). Les titres à haut rendement ont fait l’objet de dégagements en Europe (-0.95%) tandis que leurs pairs outre-Atlantique ont réussi à se retourner à la hausse (+0.62% après cinq semaines dans le rouge). Contrairement à la semaine dernière, la dette émergente a sombré (-2.84% en devises locales). Côté Forex, la paire EUR-USD a faibli (-0.83%) sous l’effet de la guerre en Ukraine. L’or, qui avait jusqu’à présent parfaitement joué son rôle de valeur refuge, a fait l’objet de prises de bénéfice, clôturant la semaine sur une perte de -0.49% (cours spot de $1 889.34 l’once), après avoir toutefois touché un plus haut de huit mois mercredi.

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