BENONI, Afrique du Sud, 8 mars (Reuters) - Neuf policiers sud-africains accusés de meurtre après la mort d'un homme menotté qu'ils avaient traîné derrière leur fourgon de police dans un "township" des environs de Johannesburg ont plaidé non-coupables vendredi lors de leur comparution devant le tribunal.

Une autopsie a révélé que Mido Macia, un chauffeur de taxi de nationalité mozambicaine de 27 ans, était mort par la suite en détention en raison d'un manque d'oxygène. Il a également souffert de blessures au visage et d'hémorragies internes.

Interpellé pour s'être mal garé, le chauffeur de taxi a résisté aux agents. Selon des images vidéos, il a été attaché à l'arrière du fourgon qui a démarré devant des dizaines de témoins et a roulé en plein jour dans les rues de Daveyton, à l'est de Johannesburg.

Selon un journaliste de Reuters présent dans le prétoire du tribunal de Benoni, ville minière située à l'est de Johannesburg, le conducteur du fourgon, Lungisa Edwaba, a déclaré à la cour avoir démarré sans savoir que Mido Macia était attaché à l'arrière du véhicule.

L'affaire, qui ternit l'image de la police sud-africaine, a eu un grand retentissement dans le pays étant donné qu'elle a été filmée et que la vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux.

En août 2012, des policiers avaient ouvert le feu sur des mineurs en grève, tuant 34 d'entre eux. L'Afrique du Sud est l'un des pays les plus violents au monde. On estime que plus de 1.200 personnes y meurent chaque année en détention. (Peroshni Govender; Clémence Apetogbor pour le service français, édité par Jean-Loup Fiévet)