La volatilité a atteint un nouveau sommets en intraday sur les marchés obligataires européens qui n'ont manifestement pas été pleinement rassurés par les échos de la réunion d'urgence de la BCE tenue la veille: elle affirme étudier des 'outils anti-fragmentation' mais n'a rien dévoilé de leur nature exacte.

Alors qu'une détente semblait cependant s'esquisser mercredi soir, le stress a brutalement ressurgi avec l'annonce surprise d'une hausse de 50Pts du taux directeur de la BNS (banque nationale suisse) de -0,75% à -0,25% (avec d'autres hausses à suivre).
La BNS devance donc la BCE, ce qui ne fait qu'accentuer le sentiment qu'une première hausse de taux en juillet, c'est vraiment tardif.
Le marché obligataire en Europe n'aura connu que quelques heures d'embellie mercredi avant de se dégrader de nouveau spectaculairement en matinée ce jeudi.
Le rendement du Bund allemand vient de repasser de 1,645 à 1,725% (et 1,926% vers 13H45) tandis que le rendement de l'OAT française remonte de 2,22% à 2,28% (avec une volatilité vertigineuse en intraday pour un grand écart 2,20/2,484%).
Plus Sud, les Bonos se tendent de +5Pts vers 2,9055% après avoir culminé à 3,045%, les BTP italiens se stabilisent en revanche vers 3.89% après un test des 4,095%: le spread avec le Bund se réduit à 217Pts de base, une légère amélioration par rapport aux 230Pts du milieu de la semaine (de nombreux commentateurs évoquent un futur arbitrage Bund/BTP qui aboutirait mécaniquement à réduire la fragmentation... mais est-ce qu'une hausse du rendement du Bund serait une bonne chose pour l'Allemagne ?).

La BoE (Bank of England) a en effet annoncé sa 5ème hausse de taux de +25Pts en autant de réunions de politique monétaire, le loyer de l'argent étant porté à 1,25%, loin d'un objectif d'au moins 3% face à une inflation anticipée à 11% d'ici le mois d'octobre.
Les Gilts britanniques se tendent de +8Pts vers 2,545% mais c'est nettement mieux que ce jeudi midi puisque le rendement caracolait 20Pts plus haut, vers 2,745%.

Seuls les T-Bonds résistent plus ou moins bien ce jeudi, Wall Street ayant bien accueilli les propos de Jerome Powell mercredi soir, lesquels ont apaisé les craintes de voir la Réserve fédérale relever ses taux de manière trop agressive, même si une hausse de 75Pts a été annoncée (ce qui était conforme aux voeux du marché).

Jerome Powell a laissé entendre lors de sa conférence de presse que l'intensité des hausses de taux pourrait ralentir à mesure les indicateurs sur l'inflation s'amélioreront.... et un assouplissement est possible à l'horizon 2024, après une culmination vers 3,4% fin 2022 et 4% mi-2023.

Les T-Bonds se détendent ce soir de -6Pts à 3,33% contre 3,495% avant la publication de mauvaises statistiques en cours d'après-midi: chute de -14,4% des mises en chantier de logements neufs et de -7% des permis de conduire au mois de mai.
L'indice précurseur d'activité 'Philly Fed' bascule en territoire négatif (-3,3 au plus bas depuis le grand confinement en mai 2020) alors qu'il était attendu légèrement au-dessus de 0,00; l'indicateur portant sur les nouvelles commandes chute de 35 points, à -12,4. Également en berne, l'indice des expéditions cède pour sa part 25 points, mais reste positif, à 10,8.
Enfin, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en hausse de +3.000 alors qu'elles étaient anticipées stables.


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