Cette dernière séance de la semaine (demain, c'est vendredi Saint) se solde par une nouvelle consolidation des marchés obligataires, lesquels finissent au plus bas du jour et même du mois d'avril.

Les investisseurs jugent que la BCE a adopté un ton 'faucon' face à l'inflation et semble bien déterminée à enclencher un cycle de hausse de taux.

Nos OAT se dégradent de +6Pts à 1,335%, les Bunds de +6,5Pts à 0,84%, les 'Bonos' de +7Pts à 0,777% et les BTP italiens de +11,5Pts à 2,484%.

Les 'Gilts' britanniques s'en sortent à peine mieux avec +9,5Pts à 1,8980%: ils clôturent au plus bas du jour, de la semaine et du mois d'avril... et même depuis décembre 2015 (le prochain objectif pourrait être 2,20%, niveau plus revu depuis mi-juillet 2015).

Le grand rendez-vous de ce jeudi, c'était avec Christine Lagarde: elle a confirmé que la BCE va prendre son temps avant de relever les taux.

Le grand écart de rendement entre les T-Bonds et les OAT/Bunds va donc se creuser radicalement ces 6 prochains mois car la BCE n'envisage pas d'entamer une hausse de taux avant d'avoir éteint son dernier programme de rachats 'APP' (le calendrier est maintenu et se prolonge jusqu'à la fin du 3ème trimestre).

Conclusion : aucune 'action' contre l'inflation la plus élevée depuis 1992 et même 1982 dans certains pays de l'UE.

A propos d'inflation, le dernier indicateur de la semaine est paru aux Etats Unis: les prix à l'importation ont encore augmenté de +2,6% aux Etats-Unis en mars sur fond, entre autres, de hausse des coûts de l'essence.

Sur un an, la progression des prix à l'importation a atteint 7,1% en mars, avec une envolée de plus de 56% pour les prix des seuls produits pétroliers importés, qui ont grimpé de 14,6% rien que sur le mois de mars.

Mais l'envolée des prix touche d'autres postes, tels que les composants industriels (+8,2%) ou encore de certains métaux utilisés dans l'industrie manufacturière (+10,2%), ce qui confirme le caractère de plus en plus généralisé de l'inflation américaine.
Les T-Bonds ont amplifié leur repli après ce chiffre (+15Pts entre 14H30 et 16H) et sur 24H, la hausse atteint +10Pts à 2,803%... et le '20 ans' pulvérise la barre des 3% pour atteindre 3,08% (+10,5Pts) et il subsiste une nette inversion de courbe avec le '30 ans' qui plafonne à 2,902% (+10,5Pts également).

Autre chiffre très attendu, la confiance du consommateur américain : elle s'est améliorée à la surprise générale au mois d'avril selon l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.

L'indice de confiance est remonté à 65,7 ce mois-ci, contre 59,4 au mois de mars, alors que les économistes l'attendaient en baisse, autour de 58,8.

C'est la composante du jugement des consommateurs sur leur situation future qui a bondi de manière spectaculaire, atteignant 64,1 contre 54,3 le mois dernier, un bond que Richard Curtin, l'auteur de l'étude, attribue à la bonne santé du marché du travail et à la perspective de hausses de salaires chez les actifs de moins de 45 ans.

Côté consommation, les ventes de détail US ont augmenté -à peu près comme prévu- de 0,5% le mois dernier, après une hausse de 0,8% en février (révisée d'une estimation initiale qui était de +0,3%), selon le Département du Commerce.

En excluant le secteur automobile (véhicules et équipements), les ventes de détail américaines ont progressé de 1,1% en mars.

Enfin, le nombre d'inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage a légèrement augmenté la semaine du 4 avril aux Etats-Unis, s'établissant à 185 000, contre 167 000 (chiffre révisé) une semaine plus tôt.

Le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités s'est établi à 1.475 000, soit une forte baisse de -48.000 par rapport au chiffre de la semaine précédente.


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