Mauvaise séance sur les marchés obligataire qui poursuivent la dégradation amorcée début février.
Quatre semaines plus tard, les rendements sur les dettes européennes à long terme repartent à la hausse et inscrivent de nouveaux plus hauts pluriannuels.
Le rendement du Bund allemand à 10 ans, véritable référence en Europe, bondit de +8,5Pts vers 2,7200% : l'inflation reste stable à 8,7% en février mais les économistes sont déçus qu'elle ne recule pas alors que le prix du gaz est retombé sous 24$ (équivalent Megawatt), au plus bas depuis le début de l'automne 2020.
Nos OAT (+9Pts) établissent un nouveau plafond annuel et de 12 ans à 3,20%, les BTP italiens rajoutent +11Pts à 4,58% (ils restent sous les 4,85% de mi-octobre mais se rapprochent des 4,70% de fin décembre 2022) et les 'Bonos' s'est tirent à peine mieux avec +8Pts à 3,76%.
La croissance italienne surprend par sa vigueur avec un score global de +3,7% en 2022 mais cela s'explique par des stimuli fiscaux qui ont soutenu l'activité.
Du coup, les 'Gilts' s'en tirent presque bien ce mercredi avec 'seulement' +3Pts à 3,872%... mais cela fait +90Pts en 4 semaines : impressionnant !

Outre-Atlantique, le rendement des Treasuries à 10 ans rebondit de 3,91% vers 3,99%, après un pic à plus de 3,97% hier.
Cette tension n'est pas forcément très justifiée par les chiffres du jour: le secteur manufacturier est en contractionavec un indice PMI S&P global passé de 50,5 en janvier à 47,4 en février.
L'indice a été tiré à la baisse par les nouvelles commandes, dont la contraction s'est accélérée pour la première fois depuis octobre 2022. Cette dégradation s'est répercutée sur les niveaux de production, qui ont ainsi diminué pour un neuvième mois consécutif.

Aux Etats Unis, l'activité manufacturière a continué de se contracter en février aux Etats-Unis (à 47,7 le mois dernier, contre 47,4) mais la décélération est légèrement moins forte qu'au mois de janvier, montre l'enquête mensuelle de l'ISM publiée ce mercredi.
Les T-Bonds semblent se focaliser sur le sous-indice des 'prix acquittés', très suivi en cette période de remontée de l'inflation: il a bondi à 51,3 contre 44,5 le mois précédent, ce qui ne va vraiment pas dans le bon sens.

Celui des nouvelles commandes a lui aussi grimpé pour s'établir à 47, contre 42,5 en février.

La lecture de l'activité est un peu différente selon le 'PMI' du secteur manufacturier américain, et l'indice 'PMI de S&P Global' ressort à 47,3 en définitive, contre 47,8 en estimation flash et après 46,9 le mois précédent.

Les enquêteurs précisent notamment que la baisse des nouvelles ventes a entrainé une nouvelle diminution de la production, quoiqu'à un rythme plus faible sur fond de meilleures conditions dans la chaine d'approvisionnement.

La batterie de statistiques publiées aujourd'hui ne permet pas d'espérer un assouplissement du discours des banques centrales, et les rendements obligataires risquent de progresser encore, jusqu'à la publication du 'NFP' ce vendredi à 14H30.



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