Le marché obligataire consolide en ce jeudi marqué par la publication des taux d'inflation en Europe et aux US, des chiffres conformes aux attentes et qui semblent illustrer le 'fait accompli'.

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans se retend de +5Pt vers 4,32% après avoir testé à 4,24700% un nouveau plus bas depuis le mois de septembre.
On a l'impression d'une petite déception relative aux chiffres d'inflation : le Département américain du Commerce a annoncé que le 'PCE', très surveillé par la Réserve fédérale, avait décéléré de -0,4% à 3,00% en octobre sur un an... mais l'indice 'core PCE' ressort en hausse de +0,2% en séquentiel (par rapport à septembre), les prix des 'services' ne fléchissent pas.

Par ailleurs, les revenus et dépenses de ménages américains progressaient conjointement de +0,2% en octobre, un mois marqué par un ralentissement de la consommation sur la 2ème quinzaine, mais les achats ont bien rebondi avec le 'black friday'.

Enfin, les inscriptions hebdomadaires au chômage ressortent en hausse de +7.000 à 218.000.

En Europe, les investisseurs ont pris connaissance des chiffres préliminaires des prix à la consommation en zone euro pour le mois de novembre : celle-ci est estimée à 2,4%, marquant donc un net ralentissement après 2,9% en octobre, selon l'estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne.
S'agissant des principales composantes, l'alimentation, alcool et tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en novembre (6,9%), suivi des services (4,0%), des biens industriels hors énergie (2,9%) et de l'énergie (-11,5%).
En Italie, l'inflation recule même sous la barre des 1% (vers +0,8%, au plus bas depuis 30 mois) mais ce n'est pas un bon signe sur la santé de l'économie.

Côté PIB, la France -tout comme l'Europe et l'Allemagne- bascule en négatif de -0,1% au 3ème trimestre et la consommation a chuté de -0,9% au mois d'octobre, ce qui amène à relativiser l'aspect positif des -0,5% de l'inflation : c'est le portait d'une économie en décroissance et dans ce contexte les entreprises ne disposeront plus du 'pricing power' dont elles ont largement profité en 2022.
Malgré ce scénario, nos OAT se retendent de 3Pts à 3,0250%, les Bunds de +3Pts à 2,4550%, les BTP italiens de +5Pts vers 4,222%.

Ps mieux outre-Manche où les 'Gilts' réalisent la plus mauvaise performance avec +8,5Pts de base vers 4,211%.

A noter le revirement à la baisse du pétrole qui décroche de -5% en ligne droite depuis 16H15, le WTI chutant de 79,3$ à 16H15 vers 75,3$ à 17H30... de quoi soulager les marchés obligataires par rapport au risque de rebond du baril en lien la réunion de l'Opec à Vienne.

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