Une timide embellie se matérialise sur les marchés obligataires ce mardi, après une séance du 6 juin qui avait vu les taux culminer à des niveaux records, plus revus depuis avril/mai 2014.

Nos OAT se détendent un peu, avec -4,5Pts vers 1,8020%, dans le sillage des T-Bonds US qui affichent -3Pts vers 3,002%
Le rendement du Bund allemand à dix ans, considéré comme la référence pour les emprunts en zone euro retombe ce mardi vers 1,30% (après un 'pic' à 1,33% la veille).
Plus au Sud, les BTP italiens se détendent fortement, de 3,53% vers 3,40%, les Bonos espagnols effacent -7Pts à 2,41%.

La détente qui s'opère est peut-être à rapprocher de la forte révision à la baisse de sa prévision de croissance mondiale en 2022 par la Banque mondiale... de quoi amener les banques centrales à réfléchir sur les risques d'une politique monétaire trop agressive.

C'est un coup de massue puisque l'objectif de croissance mondiale est revu de près de -30% à la baisse, de +4,1% à 2,9%, du fait de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, des perturbations causées par la pandémie de COVID-19, qui place de nombreux pays au bord d'une récession.

Ces même motifs conduisent la banque Mondiale à anticiper 'une période prolongée de croissance faible et d'inflation élevée'.
Et les 1,2Pts de moins prévus en 2022 ne seront pas rattrapés en 2023 et 2024 : 'la croissance mondiale sera sans grand changement par rapport à celle de cette année, avec une inflation certes plus faible mais encore supérieure aux objectifs dans de nombreux pays' selon son président, David Malpass.

Il ajoute que l'activité économique souffrait à la fois de la guerre, des récents confinements en Chine, des tensions dans les chaînes d'approvisionnement: 'Le risque de stagflation est aujourd'hui considérable. Une croissance contenue va probablement perdurer jusqu'à la fin de la décennie en raison de la faiblesse des investissements dans la majeure partie du monde. Il pourrait en résulter un déficit de croissance de 2,7 points de pourcentage sur la période 2021-2024, soit plus de 2 fois la décélération subie entre 1976 et 1979'.

La bonne nouvelle du jour provient du déficit commercial des Etats-Unis qui a nettement reculé à 87,1 milliards de dollars au mois d'avril, par rapport à celui de 107,7 milliards du mois précédent (qui a été révisé d'une estimation initiale de 109,8 milliards), selon le Département du Commerce.

Cette forte contraction de 19,1% d'un mois sur l'autre reflète à la fois une diminution de 3,4% des importations de biens et services, à 339,7 milliards de dollars, et une croissance à peu près symétrique (+3,5%) des exportations, à 252,6 milliards.
Les investisseurs avaient pu prendre connaissance ce matin d'un recul de 2,7% des commandes à l'industrie allemande en avril par rapport au mois précédent, soit le troisième mois consécutif de baisse séquentielle, selon Commerzbank.

Par ailleurs, l'expansion du secteur privé du Royaume Uni a ralenti fortement en mai, à en croire l'indice PMI composite de l'activité globale qui est ressorti à 53,1, à comparer à 58,2 pour le mois précédent, et a ainsi atteint son plus bas niveau depuis mars 2021.

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