Le communiqué de la Banque centrale européenne à 13h45 puis la conférence de presse de Christine Lagarde n'ont pas comporté de surprises concernant l'inflexion de sa stratégie de politique monétaire visant à garder l'inflation sous contrôle.

Hausse de taux en juillet (+25Pts), puis de nouveau à la rentrée, disparition des taux négatifs... rien que de très attendu.
Mais la BCE laisse la porte ouverte à des mouvement de +50Pts dès la rentrée puis cet automne... et c'est jugé plus 'agressif' que prévu.

Et ce n'est pas bien perçu : la preuve avec cette journée qui comptera parmi les pires depuis 3 mois avec une flambée de près de +10Pts du rendement du Bund allemand qui atteint 1,445%, tandis que les OAT française pointent à 2,000% (soit +13Pts de base... avec en intraday un zénith de 8 ans à 2,016%).

Plus au Sud, les Bonos font un bond de +15Pts à 2,627% et même punition pour les BTP italiens avec +15Pts à 3,712% (et 3,74% au pire moment de la séance, et c'est le pire score depuis fin janvier 2014).
Alors que la BCE envisage de mettre en oeuvre des mesures 'anti-fragmentation', le 'spread' BTP/Bund se creuse à pratiquement +230Pts, ça devient très chaud.

Le poids des dettes (le coût financier) va commencer à devenir un vrai fardeau dans une économie en contraction: la BCE abaisse sa prévision de croissance à 2,8% dans l'Eurozone pour 2022 et à seulement 2,3% en 2023 tandis qu'elle relève à 6,8% son estimation de l'inflation en 2022 (5,1% en mars), puis 3,5% en 2023 (2,1% précédemment) et 2,1% en 2024 (contre +1,9%)

Sur le marché obligataire US, la tendance reste lourde mais les écarts demeurent bien plus modestes qu'en Europe : le rendement des Treasuries américains à 10 ans augmente +3Pts à 3,058%.

Le point d'orgue de la semaine coïncidera demain avec le CPI américain: les prix à la consommation devrait connaître un plafonnement (même avec un prix moyen du gallon d'essence à 5$ dans les 50 états, mais plus de 7$ en Californie qui surtaxe à mort ce qui émet du Co².
Certains espèrent même un infléchissement à la baisse du CPI (ou du 'core CPI') qui conduirait la FED à se pencher sur le scénario d'une 'pause' au mois de septembre, ce qui démentirait plusieurs interventions récentes de membres de la FED plaidant pour une lutte résolue contre l'inflation à coup de +50Pts à chaque réunion jusqu'à l'automne.


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