Les rendements des obligations du Trésor américain ont baissé mardi, en cette semaine de vacances, les investisseurs consolidant leurs positions après les gains de la semaine dernière sur la partie longue de la courbe, dans le sillage des données d'inflation plus élevées que prévu.

La baisse des rendements britanniques et canadiens a également pesé sur leurs homologues américains, selon les analystes, un jour où il n'y a pas beaucoup de données économiques aux États-Unis. Les investisseurs attendent le compte-rendu de la réunion de janvier du Comité fédéral de l'open market (FOMC) pour obtenir plus d'indices sur les perspectives des taux d'intérêt américains.

Les rendements des gilts britanniques à deux ans et à dix ans ont chuté à 4,551% et 4,01%, respectivement, à la suite des commentaires du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, qui a déclaré mardi qu'il ne voyait pas d'inconvénient à ce que les investisseurs parient sur des baisses de taux d'intérêt cette année.

Les rendements canadiens se sont également affaiblis, tombant à 3,5 %, alors que le taux d'inflation annuel du Canada a ralenti beaucoup plus que prévu à 2,9 % en janvier et que les mesures des prix de base ont également diminué, ce qui a fait avancer les paris en faveur d'une réduction rapide des taux d'intérêt.

Les mouvements sur ces marchés se sont répercutés sur les bons du Trésor, selon les analystes.

Le marché des contrats à terme sur les taux américains a évalué à 80 % la probabilité d'une baisse des taux lors de la réunion de juin de la Réserve fédérale, ce qui serait la première baisse depuis la pandémie de COVID-19, selon l'application de probabilité de taux de LSEG. Il y a deux semaines, les contrats à terme sur les taux pariaient sur un assouplissement en mars.

Pour 2024, les opérateurs de contrats à terme tablent sur au moins trois baisses de taux de 25 points de base chacune, ce qui ramènerait le taux des fonds fédéraux à 4,4 % d'ici la fin de l'année. Il y a deux semaines, les opérateurs tablaient sur au moins cinq baisses.

Les investisseurs sont revenus sur leurs prévisions de cinq baisses de taux après une série de données montrant que l'économie américaine restait étonnamment stable et que l'inflation persistait obstinément malgré les hausses de taux agressives de la Fed.

Les trois baisses de taux étaient conformes aux prévisions de taux de la Fed, telles qu'elles sont décrites dans son "graphique en pointillés".

Bruce Lee, fondateur et directeur général de Keebeck Wealth Management à Chicago, a souligné que les bonnes surprises des données américaines ne disent pas tout, car plus la Fed attend pour baisser les taux, plus l'inflation est élevée.

plus l'atterrissage sera difficile

l'atterrissage sera plus difficile pour l'économie.

"Il y a de véritables problèmes économiques qui se poseront aux deuxième et troisième trimestres et que nous ne pourrons pas éviter", a déclaré M. Lee.

"Mon instinct me dit que d'ici les troisième et quatrième trimestres, la Fed dira qu'elle est en retard sur la courbe de réduction des taux. C'est à ce moment-là que l'on tirera sur la ficelle du pull et que tout le pull commencera à s'effilocher."

Dans les échanges de l'après-midi, le rendement de référence des obligations américaines à 10 ans a perdu 2 points de base pour atteindre 4,275 %.

À l'extrémité la plus courte de la courbe, les rendements à deux ans ont baissé de 4,6 points de base pour atteindre 4,605 %.

La courbe des rendements américains, quant à elle, s'est pentifiée mardi, avec l'écart étroitement surveillé entre les rendements du Trésor américain à 10 ans et à deux ans à moins 33,5 points de base, en hausse par rapport à moins 36,7 points de base à la fin de vendredi.

La courbe des taux américains, qui est un indicateur typique des récessions, est inversée depuis juillet 2022.

Certains analystes ont attribué une partie de la pente de la courbe à l'indice économique avancé du Conference Board publié mardi. Une courbe plus raide suggère que les taux ont atteint leur maximum et que la prochaine mesure de la Fed sera une baisse.

L'indice, censé être un indicateur de l'activité économique future, a chuté de 0,4 % en janvier pour atteindre 102,7, soit le niveau le plus bas depuis avril 2020, lorsque l'économie américaine était au cœur de la pandémie.

Cela dit, le Conference Board a souligné que l'indice avancé "ne signale pas l'imminence d'une récession".