Lausanne (awp/ats) - La FIFA n'obtient pas la qualité de partie dans l'enquête pénale portant sur les rencontres entre l'ancien procureur fédéral Michael Lauber et son président Gianni Infantino. Le Tribunal pénal fédéral confirme la décision du procureur fédéral extraordinaire Stefan Keller.

L'été passé, la Fédération internationale de football association (FIFA) a demandé à pouvoir consulter le dossier de l'enquête sur les rencontres non protocolées entre Michael Lauber, Gianni Infantino et des tiers. Cette requête a été rejetée à mi-août 2020 par le procureur Keller, nommé par l'Autorité de surveillance du Ministère public de la Confédération (AS-MPC) pour cette procédure.

Dans son recours auprès du Tribunal pénal fédéral (TPF), la FIFA a argumenté qu'elle était touchée directement par l'enquête menée contre son président et que sa réputation était en jeu. Elle demandait la récusation de Sefan Keller et estimait qu'il n'était pas compétent pour l'écarter de la procédure.

"Déconcertant"

Dans un arrêt publié mardi, la Cour des plaintes rejette intégralement les griefs de la fédération. Elle estime que le procureur extraordinaire n'a pas outrepassé ses compétences. Les juges de Bellinzone ont qualifié de "déconcertant" le fait que la FIFA ait adressé plusieurs requêtes au procureur et qu'elle lui ait demandé une décision formelle sans contester alors sa compétence.

La FIFA a attendu le rejet de sa demande pour remettre en cause la compétence de Stefan Keller. Le TPF ne s'est pas prononcé sur le fait qu'une telle attitude pourrait être contraire au principe de la bonne foi.

En décembre dernier, le procureur Keller avait indiqué qu'il disposait d'indices concrets d'un comportement répréhensible du président de la FIFA. Cette dernière s'était déclarée "choquée" par cette révélation du MPC, qu'elle avait qualifiée de "malveillante" et "diffamatoire". (décision BB.2020.228 du 17 décembre 2020)

ats/jh