(Actualisé avec précisions sur le nombre de morts)

BEYROUTH, 10 janvier (Reuters) - Une frappe aérienne visant une ville aux mains des rebelles syriens aurait fait des dizaines de morts samedi alors qu'un envoyé des Nations unies s'est rendu à Damas pour faire avancer les préparatifs en vue de pourparlers de paix programmés à la fin du mois.

Deux sources informées de la situation ont également dit qu'une aide humanitaire sera distribuée dans la ville syrienne de Madaya et dans deux villages assiégés du nord-ouest du pays suivant un accord qui a été conclu samedi.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la frappe aérienne qui a visé la localité de Maarat al Nouman, située dans la province d'Idlib a fait au moins 57 morts.

L'OSDH a ajouté que la frappé aérienne, qui a touché un tribunal et une prison, était le fait d'avions russes.

La Russie a commencé ses frappes en Syrie le 30 septembre dernier dans le but, d'après le Kremlin, d'aider le gouvernement de Bachar al Assad à lutter contre des groupes rebelles, parmi lesquels l'organisation djihadiste Etat islamique (EI).

Des responsables syriens n'étaient pas disponibles dans l'immédiat pour commenter l'information.

Près de cinq ans après le début du conflit syrien, le Conseil de sécurité des Nations unies, jusqu'alors paralysé par les vetos russe et chinois, a adopté mi-décembre une résolution appuyant un processus politique pour tenter de mettre fin à la guerre.

La résolution 2254 appuie l'initiative diplomatique lancée par le Groupe international de soutien à la Syrie, qui prévoit notamment un cessez-le-feu rapide dans l'ensemble du pays -- dont seraient cependant exclus les groupes djihadistes comme l'Etat islamique (EI) et le Front al Nosra -- puis la formation dans les six mois d'un gouvernement d'union nationale avant la tenue d'élections dans un délai de dix-huit mois.

Staffan de Mistura, émissaire des Nations unies pour la Syrie, a dit souhaiter que les négociations de paix entre l'opposition et le gouvernement de Bachar al Assad s'ouvrent le 25 janvier à Genève.

Les Nations unies ont annoncé jeudi que le gouvernement syrien avait autorisé l'accès à la ville de Madaya, tenue par les insurgés et située à proximité de la frontière libanaise, s'il était fait la preuve que la population de cette agglomération souffrait de famine.

"Le jour et l'heure ont été fixés. L'aide va arriver dans ces trois villes lundi matin. Tout se fera en même temps", a déclaré une source au fait des négociations. Cette information a été confirmée par une seconde source pro-gouvernementale.

La ville de Madaya est encerclée par les forces loyales à Bachar al Assad tandis que les deux villages de Al Foua et Kefraya, également situés dans la province d'Idlib, sont cernés par des groupes rebelles. (Mariam Karouny et Tom Perry; Pierre Sérisier et Benoît Van Overstraeten pour le service français)