BERLIN, 13 février (Reuters) - Peer Steinbrück, candidat du Parti social démocrate (SPD) à l&a chancellerie allemande, s'est livré mercredi à un virulent réquisitoire à l'encontre d'Angela Merkel qu'il accuse de piller les idées de sa formation et de profiter de ses réformes.

"Les électeurs doivent décider s'ils veulent un responsable politique sans contour ou quelqu'un qui n'a pas peur d'exprimer ses convictions", a-t-il déclaré, dénonçant la prudence de la chancelière.

"Je ne mise pas sur une grande coalition. Je parie sur la victoire et rien d'autre", a poursuivi l'ancien ministre des Finances, qui s'exprimait à l'occasion du "mercredi des cendres politique".

Cette vieille tradition bavaroise de la joute verbale à l'occasion de la fin du carnaval a gagné toute l'Allemagne au milieu des années 1970 grâce à la verve légendaire de Franz-Josef Strauss, ex-chef de file de l'Union chrétienne sociale. "C'est faux de dire que je mange un social démocrate au petit-déjeuner tous les matins. Je ne mange que ce que j'aime", disait-il.

Cette année, les échanges s'annonçaient particulièrement crus. En plus des législatives, les Bavarois sont appelés en septembre à élire un nouveau gouvernement régional.

Le SPD aura fort à faire pour l'emporter. En termes de popularité, la chancelière reste loin devant Peer Steinbrück, dont le style corrosif et le compte en banque font grincer des dents.

Le chef de file des sociaux-démocrates a passé l'essentiel de son premier mois de campagne à désamorcer la polémique sur ses émoluments de conférencier. En trois ans, cette activité lui a valu 1,25 million d'euros.

Un sondage publié mercredi par l'hebdomadaire "Stern" crédite la CDU-CSU de 43% des intentions de vote, tandis que le SPD en obtient 25%, soit quelques points de plus que son étiage de 2009. (Noah Barkin, Jean-Philippe Lefief pour le service français)