(actualisé avec l'accord de Mattarella)

par Crispian Balmer et Giuseppe Fonte

ROME, 29 janvier (Reuters) - Le président sortant italien, Sergio Mattarella, 80 ans, a accepté samedi d'effectuer un second mandat, une issue qu'il avait jusque là exclue et qui apparaît comme un soulagement pour une classe politique italienne qui est apparue plus divisée que jamais depuis le début du scrutin.

L'hypothèse de sa reconduction a pris de l'épaisseur ce samedi après les échecs successifs des grands électeurs à lui trouver cette semaine un successeur faute de consensus.

Selon une source de Reuters, le président du Conseil italien, Mario Draghi, qui ambitionnait de faire à son tour son entrée au Quirinal mais dont la candidature aurait risqué de faire exploser la coalition gouvernementale, a exhorté dans la journée Sergio Mattarella à céder aux suppliques de la classe politique italienne, "pour le bien du pays".

"Les Italiens ne méritent pas que cette confusion se prolonge plusieurs jours encore", avait considéré plus tôt Matteo Salvini, chef de file de La Ligue, appelant les grands électeurs à apporter leurs suffrages à Sergio Mattarella.

Le vote organisé la veille n'a pas permis de désigner le futur chef de l'Etat, la tentative des partis de droite de faire élire la présidente du Sénat, Elisabetta Casellati, s'étant soldée par un échec sans appel.

"A la recherche d'un nom dans ce chaos", titrait samedi le Corriere della Sera tandis que le journal catholique L'Avvenire déplorait en une qu'il y ait plus de "veto que de votes".

Longtemps considéré comme le favori, le président du Conseil, Mario Draghi, a vu ses chances diminuer au fil des jours, de nombreux parlementaires refusant de voter en sa faveur de crainte de faire éclater la coalition gouvernementale, mêlant droite et gauche, et de déclencher des législatives anticipées.

Le président de la République italienne, élu pour sept ans, n'a pour l'essentiel qu'un rôle honorifique mais il peut avoir une influence décisive sur la désignation du président du Conseil et peut dissoudre le Parlement. (Avec Angelo version; version française Nicolas Delame)