Si les autorités françaises maintiennent leur engagement de réduire le déficit public de 4,5% du PIB en 2012 à 3,0% en fin d'année, leur crédibilité en la matière est très faible, au moins auprès des investisseurs institutionnels, a révélé Axa IM au moyen d'un sondage. 92,3% des personnes interrogées ont répondu par la négative à la question de savoir si la France atteindrait son objectif de 3% de déficit budgétaire.

Néanmoins, pour l'analyste, ceci n'implique pas nécessairement un grave manque de crédibilité budgétaire : de nombreux investisseurs considèrent que le credo de Theo Waigel (homme politique allemand appartenant à l'Union chrétienne-sociale) « Drei-Komma-Null » (trois-virgule zéro) du début des années 90 est révolu, et qu'est venue l'ère des objectifs corrigés des effets cycliques.

Puisque le budget français a été élaboré avec une hypothèse de croissance de 0,8%, une croissance nettement plus faible, 0% par exemple, se traduirait mécaniquement par un déficit de 3,4% du PIB, en supposant que le gouvernement tienne le cap sur les leviers budgétaires qu'il contrôle, comme la dépense publique.

Nombre d'investisseurs estiment qu'un déficit légèrement supérieur à 3,0% (mais inférieur à 3,5%) serait encore acceptable pour les marchés en raison de la stagnation économique.