Un compromis peut être trouvé entre la Grèce et ses partenaires européens sur un programme budgétaire et économique qui respecte aussi bien la volonté des électeurs grecs que les règles en vigueur dans l'Union européenne, a déclaré lundi Michel Sapin, le ministre français des Finances.

S'adressant à la presse à Istanbul, où se tient une réunion des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20, Michel Sapin a également indiqué que l'Europe était aujourd'hui bien plus protégée contre les risques de contagion liés à la situation économique et politique en Grèce. Il s'agit d'"un autre monde par rapport à 2012", lorsque la crise de la dette grecque a atteint son paroxysme, a-t-il affirmé.

Le ministre a ajouté qu'au cours de la semaine écoulée, les responsables grecs avaient montré qu'ils comprenaient la réalité de l'endettement du pays, ce qui devrait constituer la base de négociations constructives avec les autres gouvernements européens.

Réorientation des politiques budgétaires

Pour Michel Sapin, il existe une marge de manoeuvre pour trouver une solution à court terme, qui fournisse un financement à la Grèce pendant qu'un programme à plus long terme pour le pays est mis au point. La formulation de cette solution sera importante, pour savoir si elle sera considérée comme un financement relais ou bien comme une prolongation du plan d'aide actuel, a-t-il souligné.

Au sujet de la politique monétaire dans la zone euro, Michel Sapin a indiqué que les actions de la Banque centrale européenne étaient importantes, mais que la politique monétaire ne pouvait "pas tout faire".

L'économie européenne a besoin d'une réorientation des politiques budgétaires qui prenne en compte la nécessité d'une croissance plus forte, dans le respect des règles européennes relatives aux finances publiques, a déclaré le ministre.

Enfin, Michel Sapin a insisté sur le fait que la France trouverait la bonne recette pour soutenir sa croissance, même si l'économie hexagonale a dans une grande mesure stagné ces dernières années. La France "n'est pas l'homme malade de l'Europe", a-t-il soutenu.

-Brian Blackstone, The Wall Street Journal

(Version française Lydie Boucher)