Moscou (awp/afp) - La Russie a subi une chute annuelle de 1,0% de son PIB au premier trimestre, entraînée notamment par le ralentissement des transports et de l'extraction des ressources naturelles, selon la première estimation publiée lundi par l'agence de statistiques Rosstat.

Cette baisse modeste - moins importante que les -1,3% prévus par le gouvernement - témoigne néanmoins d'une reprise de l'économie russe après la pandémie, dont elle a été relativement épargnée en 2020 (-3,1%) grâce à la décision de ne pas reconfiner le pays après la première vague de Covid-19.

Les principaux secteurs en baisse sont le transport de passagers (-34,0% sur un an) et le secteur minier (-7,3%) comprenant l'extraction de ressources naturelles, a indiqué Rosstat dans une note explicative.

La Russie s'est engagée aux côtés de l'Opep à réduire sa production de pétrole afin d'en maîtriser le prix, qui avait atteint un minimum historique lors d'une crise pétrolière au printemps 2020. Ces accords sont à l'origine d'une baisse de la production russe d'hydrocarbures, le pilier principal de l'économie russe.

Après un seul confinement au printemps 2020, Moscou avait décidé de garder son économie ouverte.

Cela a entraîné une chute du PIB moins importante que prévu par les autorités en 2020, et beaucoup moins forte qu'en Europe, où de nombreuses économies ont enregistré des contractions plus brutales aggravées par des mesures de confinement plus longues et répétées en fin d'année.

En Russie, le premier trimestre a en revanche été marqué par une accélération de l'inflation qui préoccupe jusqu'au sommet de l'Etat, tirée par une augmentation fulgurante des prix alimentaires que les autorités n'ont pas réussi pour le moment à endiguer.

Au premier trimestre, les revenus réels disponibles de la population - mesure la plus large du pouvoir d'achat, en baisse depuis des années - ont eux baissé de 3,6% sur un an.

A quelques mois des législatives de septembre, le président Vladimir Poutine a affirmé en avril que la croissance des revenus des Russes était l'une des grandes priorités du Kremlin.

Le ministère de l'Economie prévoit une croissance de 2,9% en 2021. La Banque centrale a elle prévu une croissance du PIB située entre 3 et 4%, s'attendant à un retour aux niveaux prépandémie à partir du deuxième trimestre.

afp/rp