Moscou (awp/afp) - La consommation en Russie a poursuivi sa baisse en mai, en diminuant de plus de 10% sur un an, la population russe ayant été confrontée à une inflation record conjuguée à une pluie de sanctions laissant présager des baisses de revenus.

Les ventes de détail, mesure de la consommation, ont ainsi baissé de 10,1% en mai sur un an, mais ont augmenté de 0,5% sur un mois, selon les données de l'agence de statistiques Rosstat publiées mercredi.

L'inflation, qui a connu une hausse vertigineuse en Russie en avril jusqu'à battre un record de vingt ans, a commencé à reculer au mois de mai, atteignant 17,1% sur un an.

La hausse des prix a déjà considérablement miné le pouvoir d'achat des Russes, qui ont peu d'épargne, et fait fondre de 9,7% leur consommation en avril sur un an.

Fin mai, le président Vladimir Poutine avait lui assuré que l'inflation ne dépasserait pas 15% d'ici fin 2022, tout en annonçant une hausse des retraites et des minima sociaux.

Le chômage a légèrement baissé, atteignant 3,9% en mai sur un an contre 4,0% un mois plus tôt.

La pandémie puis le conflit avec l'Ukraine ont provoqué le départ d'une grande partie des travailleurs étrangers en Russie. A cela, s'est ajouté le départ de dizaines de milliers de Russes qui ont quitté le pays depuis fin février et le début du conflit en Ukraine, en attendant des jours meilleurs.

De dures sanctions occidentales visent Moscou pour cette intervention militaire dans le pays voisin. En conséquence, le paysage de consommation russe a changé, avec le retrait de nombreuses grandes enseignes étrangères (ex. McDonald's, Starbucks, de grandes marques de vêtements) mais aussi des pénuries à domicile (boutons, médicaments).

Malgré un chômage bas, les revenus des Russes risquent de prendre un coup: pour éviter les licenciements, de nombreuses entreprises employant parfois des dizaines de milliers de personnes (ex, les constructeurs automobiles Avtovaz et Kamaz) font un recours massif au chômage partiel, qui s'accompagne d'une baisse de salaire.

afp/rp