MOSCOU, 14 novembre (Reuters) - Une des membres du groupe Pussy Riot a appelé jeudi au boycottage des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi pour dénoncer ce qu'elle a qualifié de campagne de "serrage de boulons" du président russe Vladimir Poutine contre ses opposants.

Ekaterina Samoutsevitch, qui avait été condamnée comme les deux autres membres du groupe à deux ans de prison pour avoir entonné une "prière punk" dans une église orthodoxe de Moscou, mais avait été libérée au bout de deux mois, en octobre 2012, a établi un parallèle entre Sotchi 2014 et les JO d'été de Moscou, boycottés par des dizaines de pays en 1980.

"Un événement qui devrait être purement sportif est en train de devenir hautement politisé et source de conflits. Nos autorités sont responsables de cela", a dit Ekaterina Samoutsevitch à Reuters Television.

"Il faut (un boycott) car les dernières décisions politiques ont été trop loin", a-t-elle insisté en référence aux poursuites judiciaires intentées contre des opposants du président Poutine grâce à des dossiers d'accusation selon elle falsifiés.

"Il est évident qu'ils serrent les boulons. Je pense que beaucoup de gens boycotteront (les JO)."

Soixante-cinq pays avaient boycotté les JO de Moscou pour dénoncer l'invasion de l'Afghanistan par l'armée soviétique en 1979.

Depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012, de nombreuses critiques se sont élevées contre le durcissement de la répression visant les opposants ou encore l'adoption d'une législation "anti-homosexuels". Aucun pays n'a cependant envisagé un boycottage de Sotchi.

Les deux autres membres des Pussy Riot, Nadejda Tolokonnikova, 24 ans, et Maria Aliokhina, de deux ans sa cadette, sont emprisonnées dans des colonies pénitentiaires situées dans des régions reculées de Russie.

(Anastasia Gorelova et Ian Bateson; Tangi Salaün pour le service français) )