22 janvier (Reuters) - La Douma russe a entamé lundi l'examen d'un projet de loi autorisant l'Etat à saisir les biens des personnes condamnées pour diffamation à l'encontre des forces armées ou pour incitation à des actions portant atteinte à la sécurité nationale.

Ce texte, qui vise potentiellement des milliers de Russes critiques de l'intervention militaire en Ukraine, est dénoncé par ses détracteurs comme une résurgence du combat contre "l'ennemi intérieur" sous Joseph Staline, dans l'Union soviétique des années 30.

Critiquer ce que Moscou appelle une"opération militaire spéciale" en Ukraine est déjà pénalement répréhensible et ce nouveau projet de loi vise à renforcer l'arsenal juridique.

Il permettrait notamment à l'Etat de saisir les biens des Russes qui ont quitté le pays mais continuent par exemple de louer leurs appartements ou maisons en Russie et en tirent donc des revenus.

Le président de la Douma, chambre basse du Parlement russe, a salué une loi contre les "scélérats".

"Tous ceux qui tentent de détruire la Russie, qui la trahissent, doivent être punis en conséquence et rembourser avec leurs biens les dommages causés au pays", a déclaré Viatcheslav Volodine, un proche de Vladimir Poutine, durant le week-end. (Reportage Reuters; version française Stéphanie Hamel, édité par Sophie Louet)