Londres (awp/afp) - L'inflation a de nouveau bondi au Royaume-Uni sur un an en novembre à 5,1%, se hissant à son plus haut niveau en plus de dix ans, a annoncé mercredi l'Office national des Statistiques (ONS) dans un communiqué.

La hausse des prix à la consommation en novembre, notamment tirée par l'envolée du prix des carburants, est la plus forte depuis septembre 2011. L'inflation avait atteint 4,2% en octobre, déjà en forte hausse par rapport à 3,1% un mois plus tôt.

"Le prix du carburant a considérablement augmenté, poussant les prix de l'essence au plus haut jamais vu", explique Grant Fitzner, économiste en chef de l'ONS, sur Twitter. Mais la hausse des prix touche "un large éventail" de catégories: vêtements, nourriture, voitures d'occasion ou taxes sur le tabac.

"Le coût des marchandises produites par les usines et le prix des matières premières ont continué d'augmenter de manière significative, au rythme le plus élevé depuis au moins douze ans", a-t-il ajouté.

La Banque d'Angleterre (BoE) s'inquiète de cette inflation largement au-delà de son objectif de 2%, et le marché attend de savoir si elle se décidera jeudi à augmenter ses taux d'intérêts pour tenter de calmer la hausse des prix.

Mais le variant Omicron a fait son apparition et les économistes, qui pariaient auparavant sur un resserrement de la politique monétaire, estiment désormais que la BoE devrait finalement encore attendre pour éviter de gripper une économie britannique affectée par le nouveau variant.

Le bond de l'inflation en novembre est bien au-delà des projections de la Banque d'Angleterre qui s'attendait dans ses dernières prévisions à une hausse de 4,5% en novembre.

Elle "lui donne suffisamment d'arguments pour relever les taux d'intérêts demain, mais nous pensons toujours qu'elle devrait attendre d'en savoir plus sur la situation d'Omicron", estime Paul Dales, de Capital Economics.

Car l'économie britannique montrait déjà des signes de faiblesse avant même l'apparition du variant: la croissance a stagné en octobre à 0,1% après avoir déjà ralenti au troisième trimestre, et l'activité reste 0,5% sous son niveau d'avant la pandémie.

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