HELSINKI, 6 juin (Reuters) - Le rebond de la croissance américaine après un hiver difficile rend plausible une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale mais les chiffres décevants de l'emploi de mai pourraient l'amener à patienter, a estimé lundi Eric Rosengren, le président de la Fed de Boston.

"Les indicateurs économiques ont été irréguliers dernièrement" et le rapport de l'emploi de mai, publié vendredi, a "déçu", a admis Rosengren lors d'une conférence en Finlande.

Les 38.000 créations d'emplois de mai, loin des attentes, et les incertitudes entourant le référendum britannique du 23 juin sur l'Union européenne ont convaincu la plupart des économistes que la Fed attendra ses réunions monétaires de juillet ou de septembre pour procéder à un nouveau tour de vis après sa hausse de taux de décembre dernier, qui était la première depuis près de dix ans.

Rosengren, qui a la réputation d'une colombe au sein du comité de politique monétaire de la Fed, a noté que les chiffres de l'emploi contrastaient avec la nette reprise de la croissance et de la consommation au deuxième trimestre. "Il sera important de voir si la faiblesse de ce rapport relève d'une anomalie ou reflète un ralentissement plus général du marché du travail", a-t-il dit.

Pour autant, il a ajouté s'attendre à une "croissance économique suffisamment forte pour justifier un retrait graduel du caractère accommodant" de la politique monétaire, en notant que le taux de chômage, à 4,7%, cadrait avec son estimation du plein emploi. (Tuomas Forsell et Jussi Rosendahl, Véronique Tison pour le service français)