CERNOBBIO, Italie, 9 avril (Reuters) - Le gouvernement italien confirmera sa prévision de 1% de croissance en 2017 et relancera son programme de privatisation la semaine prochaine à l'occasion de la publication d'un nouveau programme budgétaire pluriannuel, a déclaré samedi Enrico Morando, secrétaire d'Etat à l'Economie.

S'exprimant lors de l'atelier Ambrosetti à Cernobbio, Morando a ajouté que le gouvernement ferait état à compter de 2018 d'une tendance à la dimunution d'une dette publique qui n'a cessé d'augmenter dix années d'affilée.

Cela s'appuierait sur des produits de privatisations représentant cette année 0,3% à 0,4% du PIB, a-t-il précisé.

La dette italienne a atteint en 2016 133% du PIB, la plus élevée de la zone euro à l'exception de la Grèce.

Rome doit adopter d'ici la fin avril de nouvelles mesures d'austérité pour augmenter les recettes budgétaires d'une proportion de 0,2% du PIB au moins faute de quoi elle s'expose à une procédure disciplinaire. Cette procédure peut en théorie déboucher sur des sanctions financières mais dans la pratique Bruxelles n'est jamais allé jusque là.

Le Produit intérieur brut (PIB) italien a augmenté de 0,9% en 2016 et de 0,8% en 2015, tandis que la confiance des entreprises s'est régulièrement améliorée ces derniers mois avec des indices des directeurs d'achats attestant d'une accélération de l'activité.

Cela avait alimenté les conjectures d'un relèvement de la prévision de croissance du Trésor, lequel avait dit en 2016 qu'elle serait cette année de 1%.

Sur le chapitre du secteur bancaire, le ministre des Finances Pier Carlo Padoan a estimé samedi, à l'issue d'une réunion des ministres des Finances de l'Union européenne (UE, Ecofin) à La Valette (Malte), qu'il fallait accorder aux banques un délai "raisonnable" pour se décharger de toutes leurs créances douteuses.

L'encours des créances douteuses des banques de l'UE, accumulé depuis la crise financière de 2008, dépasse les 1.000 milliards d'euros et les banques italiennes en représentent à elles seules le quart.

Padoan estime qu'il ne faut pas mettre la pression sur les banques pour qu'elles se défassent de ces créances de façon qu'elles ne le fassent pas à vil prix et qu'éventuellement elles puissent effectivement se faire rembourser par leurs débiteurs.

(Francesca Landini, avec Francesco Guarascio, Wilfrid Exbrayat pour le service français)