(Actualisé avec réaction cubaine § 3-4)

par Lesley Wroughton et Daniel Trotta

LA HAVANE, 23 janvier (Reuters) - La secrétaire d'Etat adjointe américaine Roberta Jacobson a rencontré vendredi des dissidents cubains à La Havane pour souligner l'importance que Washington accorde au respect des droits de l'homme dans ses discussions avec les autorités cubaines.

Cette rencontre a agacé le gouvernement cubain, qui a souligné que les efforts de normalisation en cours ne devaient en aucun cas entraîner des ingérences dans les affaires intérieures du pays.

La chef de la délégation cubaine a exprimé sa désapprobation après cette rencontre. "C'est exactement le genre de différence que nous avons avec le gouvernement américain parce que pour nous, ils (les dissidents) ne sont pas l'authentique et légitime société civile cubaine", a dit Josefina Vidal.

"Ce petit groupe de personnes ne représente pas la société cubaine, ne représente pas les intérêts du peuple cubain. C'est une divergence importante avec le gouvernement américain", a-t-elle poursuivi.

La première session de discussions en vue de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays s'est achevée jeudi dans la capitale cubaine.

Ces pourparlers marquent le premier pas sur une voie de la normalisation des relations entre Washington et La Havane depuis que Barack Obama et Raul Castro ont annoncé le 17 décembre leur intention d'un rapprochement après plus d'un demi-siècle de conflit larvé.

Roberta Jacobson a pris le petit déjeuner avec les dissidents à la résidence de Jeffrey DeLaurentis, chef de la section des intérêts des Etats-Unis à Cuba.

"Il ne fait aucun doute que les droits de l'homme restent au centre de notre politique et il est essentiel que nous continuions à en parler publiquement et directement avec le gouvernement cubain", a-t-elle dit à l'issue de la rencontre.

"Il est clair que c'est en partie de cela que nous parlons quand nous disons que nous avons de profonds désaccords avec le gouvernement cubain sur les questions de la démocratie et des droits de l'homme."

Dans un communiqué publié jeudi, les autorités cubaines ont souligné que les relations entre Washington et La Havane devaient être fondées sur le respect mutuel et la non-ingérence dans les affaires intérieures de chaque pays.

Parmi les dissidents que Jacobson a rencontrés figurait Daniel Ferrer, fondateur de l'Union patriotique de Cuba (UNPACU), dont plusieurs membres ont été libérés ce mois-ci par les autorités cubaines en signe de bonne volonté avant les discussions.

Roberta Jacobson a dit aux journalistes que le chemin vers la rétablissement des relations entre les Etats-Unis et Cuba serait long et difficile. (Lesley Wroughton and Daniel Trotta, Guy Kerivel pour le service français)