Robeco reste long sur les actions mais utilise un stop-loss strict, annonçait récemment son CIO Lukas Daalder. "Dans l'ensemble, nous pensons que l'examen du couple valorisation-volatilité n'a pas beaucoup de valeur prédictive. Bien sûr, nous sommes d'accord avec la BCE et Shiller sur le fait que la valorisation actuelle des actions américaines est préoccupante, mais cela ne signifie pas pour autant qu'une correction est inévitable. Le rallye actuel est essentiellement dû au momentum et à la liquidité, et pour le moment, peu de signes indiquent que c'est sur le point de cesser", explique-t-il.

Dans une récente note d'analyse, Lukas Daalder s'interroge sur la définition même de correction. "Si l'on veut essayer de prédire un marché baissier, il faut d'abord avoir une idée claire de ce qu'est un marché baissier. Utiliser comme définition toute correction de 20% par rapport au dernier pic semble simple mais soulève plusieurs questions", prévient l'expert de Robeco.

D'autre part, si le fait que les valorisations élevées accroissent le risque d'une correction n'a rien d'illogique en soi, Lukas Daalder est moins convaincu par le fait que la faible volatilité y contribue en tant que signe avant-coureur. C'est pourtant ce que laisse sous-entendre Shiller en avertissant dans son analyse des États-Unis que "la volatilité des prix des actions a été plus faible que la moyenne dans l'année ayant précédé le pic annonciateur de chacun des treize replis antérieurs." Cela a conduit des investisseurs à faire le parallèle avec les faibles niveaux de volatilité actuels, en les considérant comme des signaux d'alerte.

Mais, estime Daalder, "la faible volatilité historique n'est en aucun cas un signal fiable de marché baissier. Si l'on examine les dix principales périodes de faible volatilité, une seule (en 1895) a précédé une correction des marchés. Dans les neuf autres cas, aucun décrochage n'a été observé. Cette donnée utilisée seule ne semble donc pas être bon indicateur de marché baissier."