(Actualise vote commission PLFSS)

PARIS, 16 octobre (Reuters) - Un amendement qui proposait de supprimer la compensation promise par le gouvernement de la hausse des cotisations retraites des entreprises a été rejeté mercredi à l'Assemblée nationale avec l'aide de l'opposition.

Déposé devant la commission des Finances, qui examinait pour avis le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), cet amendement témoigne de la grogne d'une partie de la base des députés socialistes à propos d'un projet de budget 2014 qu'ils jugent trop favorable aux entreprises.

Lors de la présentation de la réforme des retraites, fin août, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'était engagé à en neutraliser l'impact sur le coût du travail en 2014, à savoir compenser intégralement la hausse de 1,0 milliard d'euros des cotisations des entreprises.

Le PLFSS prévoit de baisser à due concurrence les cotisations patronales pour la branche famille de la sécurité sociale, ce que l'amendement déposé par la rapporteure socialiste Valérie Rabault a tenté de remettre en cause.

Un long débat, parfois tendu, a eu lieu au sein de la commission des Finances sur cette proposition, qui a finalement été rejetée.

Les commissaires du Front de gauche et plusieurs députés PS proches de l'aile gauche ont voté en faveur de l'amendement mais la majorité du groupe PS, soutenue par l'opposition UMP et UDI (centriste), a voté contre, comme le demandait le rapporteur général de la commission, Christian Eckert (PS).

La commission des Finances, saisie pour avis, a finalement adopté mercredi le PLFSS.

La commission des Affaires sociales, saisie au fond, a achevé et adopté mercredi soir Le texte, qui sera débattu en séance publique à partir du 22 octobre.

Sur les 70 articles que compte le PLFSS environ 350 amendements ont été déposés dont plusieurs dizaines ont été adoptés comme celui - dit "amendement Red Bull" - de son rapporteur, Gérard Bapt (PS), qui crée une taxe d'un euro par litre sur les boissons énergisantes.

Un amendement identique voté l'an dernier avait été censuré par le Conseil constitutionnel.

Parmi les nombreux autres amendements retenus figure celui qui ramène de quatre à trois ans l'expérimentation de la délivrance à l'unité de certains médicaments -antibiotiques notamment- afin de lutter contre le gaspillage et les surcoûts pour l'assurance maladie. (Emile Picy, édité par Yann Le Guernigou)