PARIS - "Des indices circonstanciés" confirment la participation d'un Français aux décapitations, par des djihadistes de l'Etat islamique, de prisonniers syriens, déclare le procureur de Paris.

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'était montré plus prudent dans la matinée, confirmant la "très forte probabilité" de la présence d'un Français de 22 ans parmi ceux qui, dans une vidéo diffusée dimanche, égorgent une quinzaine de prisonniers syriens, présentés comme des soldats fidèles au président Bachar al Assad.

"Des indices circonstanciés confirment l'implication d'un Français dans la décapitation de prisonniers syriens montrée dans une vidéo du groupe Etat islamique", déclare dans un communiqué le procureur François Molins qui devait tenir une conférence de presse cet après-midi.

Avant lui, Bernard Cazeneuve avait indiqué que l'analyse de la vidéo tendait à établir "avec une très forte probabilité qu'un ressortissant français a pu participer directement à la commission de ces crimes abjects."

Sur la vidéo, l'homme apparaît à visage découvert, contrairement à celui que la presse britannique a surnommé "John le djihadiste" et qui a été identifié par les autorités de son pays comme étant l'auteur de plusieurs décapitations filmées. ---

BEYROUTH - Le groupe djihadiste Etat islamique (EI) a tué 1.432 Syriens en dehors du champ de bataille depuis la déclaration fin juin d'un califat sur les territoires sous son contrôle, annonce l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Ces meurtres incluent notamment les morts par décapitation et lapidation. L'EI, présent en Syrie et en Irak, expose souvent les corps de ses victimes en public. ---

BRUXELLES - Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE)se sont entendus à Bruxelles pour allonger la liste des séparatistes ukrainiens qui font l'objet de sanctions mais ont décidé de ne pas alourdir dans l'immédiat les mesures de rétorsion prises à l'encontre de la Russie.

La nouvelle liste noire devrait être établie d'ici la fin du mois. Les tensions se sont encore aggravées avec les élections du 2 novembre dans les "Républiques populaires" proclamées par les séparatistes et les allégations de l'Otan, qui accuse Moscou de leur envoyer des renforts.

Cent-vingt personnalités russes et ukrainiennes font l'objet d'un gel des avoirs et d'une interdiction de visas dans l'UE. ---

BUCAREST - Le chrétien libéral Klaus Iohannis a, contre toute attente, remporté hier l'élection présidentielle roumaine, infligeante une rude défaite au Premier ministre Victor Ponta, un résultat qui a conduit des milliers de manifestants à descendre dans les rues pour protester contre le gouvernement.

Issu de la minorité allemande, Klaus Iohannis, dont la candidature était soutenue par deux partis de centre-droit, a comblé un retard de dix points pour remportet le second tour du scrutin, sans doute aidé par des Roumains à l'étranger exaspérés par les difficultés rencontrées pour prendre part au vote. ---

OUAGADOUGOU - Le comité de transition du Burkina Faso a annoncé avoir nommé Michel Kafando, ancien ministre des Affaires étrangères, comme président par intérim, un premier pays vers le retour à la démocratie du pays après un bref règne militaire dans la foulée de la demission de Blaise Compaoré le 31 octobre sous la pression de la rue.

Michel Kafando sera chargé de la nomination d'un Premier ministre qui devra composer un gouvernement composé de 25 membres. Mais il ne pourra pas se présenter au scrutin programmé pour l'an prochain. ---

JERUSALEM - Un chauffeur de bus palestinien a été découvert pendu dans son véhicule, aujourd'hui à Jérusalem, ce qui a aussitôt donné lieu à des jets de pierre côté palestinien, la police israélienne évoquant pour sa part un suicide au vu des résultats de l'autopsie.

Youssef al Ramouni, qui était âgé de 32 ans, a été retrouvé sans vie à l'intérieur de son bus au début du trajet qu'il était censé effectuer, dimanche soir, dans un secteur de Jérusalem proche d'implantations juives et de quartiers palestiniens.

"Les conclusions de l'autopsie ont montré qu'il n'y a pas eu agression, ce qui signifie que c'était un suicide", a déclaré Micky Rosenfeld, un porte-parole de la police. ---

TOKYO - Le Japon est contre toute attente tombé en récession au troisième trimestre, selon des données publiées la nuit dernière qui ouvrent pour le Premier ministre Shinzo Abe la voie au report d'une nouvelle hausse de la TVA et à la convocation d'élections anticipées à mi-parcours de son mandat.

En rythme annualisé, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,6% alors que les économistes avaient anticipé une hausse de 2,1%. Ce repli vient après la contraction (révisée) de 7,3% enregistrée au deuxième trimestre, dans la foulée d'une hausse de la TVA entrée en vigueur le 1er avril. ---

PARIS - Le débat sur la réforme du système autoroutier va connaître un coup d'accélérateur cette semaine avec, mercredi, un colloque des professionnels et un rapport parlementaire très attendu, mais la marge de manoeuvre est limitée pour parvenir à un consensus entre l'Etat et les concessionnaires, sur la question des tarifs. ---

PARIS - Emmanuel Macron promet de réformer les dispositifs d'attribution d'actions gratuites et de bons de souscription de parts de créateur d'entreprise (BSPCE) pour mieux rémunérer la prise de risque et associer davantage les salariés aux performances des sociétés.

"Le risque, il faut le rémunérer", a dit le ministre de l'Economie devant des chefs d'entreprise réunis à Bercy pour la septième "conférence annuelle des entrepreneurs", à propos de son projet de loi pour l'activité et la croissance. ---

PARIS - François Fillon a lancé des poursuites en diffamation contre le secrétaire général de l'Elysée Jean-Pierre Jouyet et les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, a-t-on appris lundi auprès de son avocat.

Une première audience doit avoir lieu le 13 janvier prochain, a précisé Me Jean-Pierre Versini-Campinchi. ---

PARIS - La polémique autour de la Tour Triangle, spectaculaire projet qui devait voir le jour dans la capitale, connaît un nouveau rebondissement avec un vote de rejet du Conseil de Paris, aussitôt contesté par la maire, Anne Hidalgo.

Le Conseil de Paris a rejeté une délibération technique nécessaire au lancement des travaux de cette tour de 180 mètres et 500 millions d'euros par 83 voix contre 78 lors d'un vote à bulletin secret, organisé pour éviter une issue défavorable. ---

PARIS - La droite reste divisée, jusque dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, sur le sort du mariage homosexuel, principale réforme sociétale de son successeur, François Hollande.

L'ex-chef de l'Etat, candidat à la présidence de l'UMP, a donné un nouveau coup de barre à droite ce week-end en cédant aux partisans d'une abrogation de la loi Taubira sur le mariage pour tous, qu'il a dit vouloir réécrire "de fond en comble".

Cette inflexion n'est pas du goût d'un de ses principaux soutiens, l'ancienne ministre Nathalie Kosciuskot-Morizet, qui fut aussi sa porte-parole pendant la campagne perdue de 2012.

"Je ne suis pas du tout d'accord avec cette orientation. Je crois que l'abrogation de la loi Taubira n'est ni souhaitable ni possible", a-t-elle déclaré lundi sur Europe 1. "Le Conseil constitutionnel a une jurisprudence constante, il ne revient pas sur de nouveaux droits qui ont été donnés."

Le principal rival de Nicolas Sarkozy pour la présidence de l'UMP, Bruno Le Maire, est aussi contre toute idée d'abrogation de la loi Taubira, de même que d'autres ténors de l'UMP.

A gauche, le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadelis, a estimé sur France 2 que les dirigeants de l'UMP étaient en pleine contradiction entre ce qu'ils pensent "pouvoir faire" et "une base qui est très à droite".

Il a estimé qu'il serait en tout état de cause très difficile pour la droite, juridiquement et politiquement, en cas de retour au pouvoir, de revenir sur le mariage pour tous.