WASHINGTON - Donald Trump a remporté l'élection présidentielle américaine, déjouant tous les pronostics et les sondages qui prédisaient la victoire de son adversaire, Hillary Clinton.

Le succès inattendu de l'homme d'affaires new-yorkais âgé de 70 ans, qui deviendra le 20 janvier le 45e président des Etats-Unis et succédera à Barack Obama à la Maison blanche, met fin à huit années d'administration démocrate et place la première puissance mondiale sur une voie nouvelle et incertaine.

Au bout d'une longue nuit électorale, la victoire du milliardaire a été annoncée vers 07h30 GMT lorsqu'il est apparu que Donald Trump avait réuni plus de 270 grands électeurs sur 538, la majorité absolue requise pour accéder à la présidence.

Les républicains conservent parallèlement le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat.

S'exprimant à son QG new-yorkais, le futur président des Etats-Unis a lancé un appel à l'unité au terme d'une campagne qui a mis en lumière de manière souvent crue des divisions profondes de la société américaine.

"Il est temps pour nous de nous rassembler", a-t-il déclaré. "Je serai le président de tous les Américains."

Barack Obama a téléphoné à Donald Trump pour le féliciter et l'inviter demain à la Maison blanche pour une réunion de travail.

La Bourse de New York, qui pariait sur un succès d'Hillary Clinton, n'a pas été ébranlée mercredi par la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle aux Etats-Unis et évolue en hausse dans les premiers échanges.

Wall Street ne cède pas à la panique redoutée pendant la nuit, lorsque les futures sur indices ont plongé de 5% à mesure que se concrétisait le scénario inattendu d'une élection de Donald Trump, détracteur du libre-échange et de l'immigration.

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BRUXELLES - Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, présidents de la Commission et du Conseil européens, ont convié le président élu américain Donald Trump à un sommet dès qu'il le pourra.

"Il est plus que jamais important aujourd'hui de renforcer les relations transatlantiques", soulignent les deux hommes dans une lettre de félicitations adressée au milliardaire.

"Ce n'est que grâce à une coopération étroite que l'Union européenne et les Etats-Unis pourront continuer à faire bouger les choses face aux défis sans précédent que constituent Daech (Etat islamique), les menaces à l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine, le changement climatique et les migrations."

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MOSCOU - Vladimir Poutine a déclaré que la Russie était prête à assumer sa part pour renouer des liens avec Washington distendus sous les dernières années de la présidence de Barack Obama.

"Nous avons entendu les déclarations de campagne du futur président américain sur le rétablissement des relations entre la Russie et les Etats-Unis. Ce n'est pas un chemin facile, mais nous sommes prêts à faire notre part et à tout faire pour remettre les relations russo-américaines sur une voix stable de développement", a dit le président russe, qui recevait de nouveaux ambassadeurs.

"Cela serait bon à la fois pour le peuple russe et pour le peuple américain et cela aurait un impact positif sur le climat mondial des affaires", a poursuivi Vladimir Poutine.

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PARIS - L'exécutif français oscille entre prudence et mise en garde face à la nouvelle période "d'incertitude" géopolitique ouverte par la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, quatre mois après l'onde de choc du Brexit.

François Hollande, qui s'était dit convaincu ces dernières semaines d'une victoire de la candidate démocrate Hillary Clinton, a adressé des félicitations mesurées au candidat républicain qui succédera en janvier à Barack Obama à la Maison Blanche.

"Cette élection américaine ouvre une période d'incertitude (...) et j'engagerai sans tarder une discussion avec la nouvelle administration américaine", a-t-il poursuivi.

La France n'est pas à l'abri d'une victoire des peurs et de la démagogie, a quant à lui déclaré Manuel Valls, promettant "de travailler sans relâche" pour rendre fierté et espoir aux Français.

"Je ne crois pas au triomphe de la peur mais au triomphe de la lucidité", a dit le Premier ministre, interrogé sur les risques pour la France, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.

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PARIS - La présidente du Front national, Marine Le Pen, a estimé que la victoire de Donald Trump était "une bonne nouvelle" pour la France et scellait "la victoire de la liberté du peuple" face à "un système installé".

"Ce qui s'est passé cette nuit n'est pas la fin du monde, c'est la fin d'un monde", a-t-elle dit lors d'une déclaration au siège du parti d'extrême droite.

"Les Américains se sont donné un président qu'ils ont choisi et non celui qu'un système installé voulait leur faire valider, comme si les élections n'étaient qu'une formalité, voire une corvée pour satisfaire les apparences ou les convenances", a-t-elle poursuivi.

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PARIS - Les candidats à l'investiture présidentielle à droite en France ont voulu tirer les enseignements de la victoire de Donald Trump à l'échelle de la primaire : Alain Juppé, favori, s'estime conforté dans sa stratégie de rassemblement contre le "populisme" prêté à son rival Nicolas Sarkozy, qui y voit la justification de sa croisade contre "la pensée unique".

L'ancien président français a été accusé par ses détracteurs de mener une campagne droitière à la Trump pour mobiliser le noyau dur de l'électorat des Républicains et rallier des électeurs exaspérés par "le système".

En septembre, le candidat "clivant" avait dit sur Europe 1 souhaiter la victoire d'Hillary Clinton, rejetant la comparaison avec le candidat républicain. "Peut-être que si Donald Trump devait gagner, je serais moins comparé à lui", avait-il dit.

S'il s'en défend, ses soutiens, comme Brice Hortefeux ou Laurent Wauquiez, concèdent que le président-élu américain a pu être une source d'inspiration.

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MEXICO - Le gouverneur de la banque centrale et le ministre des Finances du Mexique n'ont annoncé aucune mesure immédiate visant à soutenir le peso, la devise la plus affectée par l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.

Le peso mexicain a perdu plus de 10% et inscrit un plus bas historique face au dollar en tout début de journée, les investisseurs considérant le Mexique comme le pays le plus exposé aux risques liés à une présidence Trump à Washington.

Le ministre mexicain des Finances, José Antonio Meade, a déclaré lors d'une conférence de presse que l'incertitude et la volatilité avaient augmenté avec la victoire de Trump mais il a ajouté que les relations commerciales entre les deux pays n'étaient pour l'instant pas affectées.

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BEYROUTH - L'élection de Donald Trump à la Maison blanche a été accueillie de manière contrastée dans le monde arabo-musulman, l'optimisme mesuré affiché par Damas et Le Caire contrastant avec l'inquiétude des rebelles syriens et dans nombre d'autres pays.

La position du futur président américain sur le conflit syrien sera sans doute le premier révélateur de sa politique proche-orientale.

Sa volonté affichée de coopérer avec Moscou sur ce terrain est davantage de nature à rassurer le président Bachar al Assad, dont la Russie est le principal allié, que ses adversaires.

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BAGDAD - Retranché dans son bastion irakien de Mossoul, l'Etat islamique a exposé les corps crucifiés de cinq personnes accusées d'avoir livré des informations à l'"ennemi" et sa police religieuse est réapparue dans les rues de la ville, témoignent des habitants.

Les cinq corps ont été placés à un carrefour, geste signifiant clairement aux quelque 1,5 million d'habitants que les extrémistes sunnites tiennent toujours fermement la ville en dépit de l'opération lancée sur plusieurs fronts le 17 octobre par les forces irakiennes et kurdes. L'EI contrôle Mossoul depuis juin 2014.

La coalition à l'offensive, qui réunit environ 100.000 hommes, a quasiment encerclé la ville et pénétré dans les quartiers est.

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LONDRES - Un tramway s'est renversé dans la banlieue sud de Londres, faisant cinq morts et une cinquantaine de blessés, rapporte la police britannique.

Deux des victimes sont encore prisonnières de la carcasse.

Les services d'urgence londoniens ont été prévenus à 06h10 (locales et GMT) qu'un tram avait déraillé à proximité d'un arrêt, non loin du centre de la commune de Croydon.

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PARIS - Trois suspects ont été interpellés mercredi matin dans l'enquête sur la tentative de meurtre contre des policiers à Viry-Châtillon (Essonne) le 8 octobre dernier, a-t-on appris de source judiciaire.

Ces trois jeunes hommes, tous déjà connus de la justice, ont été interpellés par les enquêteurs dans le quartier de la Grande Borne, précise LCI, qui a révélé l'information.

Ils sont soupçonnés d'avoir filmé l'incendie de la voiture des fonctionnaires et d'avoir publié ensuite la vidéo sur les réseaux sociaux, a précisé la source judiciaire.

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PARIS - La Cour de cassation a définitivement condamné l'Etat des contrôles d'identité "au faciès" en rejetant le pourvoi formé contre sa condamnation pour faute lourde en juin 2015 par la cour d'appel de Paris.

"Un contrôle d'identité fondé sur des caractéristiques physiques associées à une origine réelle ou supposée, sans aucune justification objective préalable, est discriminatoire: il s'agit d'une faute lourde qui engage la responsabilité de l'Etat", écrit la juridiction dans un communiqué.