PARIS - François Hollande, "forcément changé" par les attentats djihadistes de début janvier, a affiché ce matin dans une posture gaullienne sa détermination à se hisser à la hauteur de "l'exigence républicaine" réclamée par les Français.

Président d'une France qui a "fait face", fait "masse" et fait "bloc" après les attaques, il a tour à tour endossé lors d'une conférence de presse les habits de diplomate de l'urgence pour ramener la paix en Ukraine et de chef de l'Etat, "pas d'un parti" mais "de gauche", soucieux de ramener la confiance indispensable à la cohésion sociale et la relance économique.

Emprunt d'une gravité nouvelle, François Hollande s'est voulu rassembleur, père d'une Nation avide d'égalité, d'unité et de réconciliation, mots martelés au long de deux heures.

Le chef de l'Etat a annoncé de nouvelles mesures en direction des quartiers populaires et de l'Ecole. Il a insisté sur l'apprentissage de la laïcité, qui "n'est pas négociable.

Le président a également fixé comme objectif la maîtrise du français par tous dès la maternelle, promis de nouveaux moyens à la lutte contre le décrochage scolaire et un renforcement de la formation des enseignants. Il a en outre répété qu'il ne serait pas candidat en 2017 si le chômage ne baisse pas et a promis de mener jusqu'au bout des réformes en ce sens.

Le dernier mot à peine prononcé, il s'est envolé pour Kiev puis Moscou pour une mission diplomatique à haut risque.

---

PARIS/KIEV - La France et l'Allemagne ont annoncé une initiative diplomatique pour tenter de ramener la paix dans l'est de l'Ukraine, où les combats entre forces séparatistes et armée gouvernementale se sont intensifiés ces derniers jours.

François Hollande et la chancelière Angela Merkel sont arrivé à Kiev pour présenter une nouvelle proposition de sortie de crise "acceptable par tous", avant de se rendre vendredi à Moscou.

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry est arrivé dans la matinée dans la capitale ukrainienne, alors que Washington s'interroge sur l'envoi d'armes aux forces gouvernementales afin de répondre à l'aide apportée, selon les Occidentaux, par Moscou aux séparatistes. Le président ukrainien Petro Porochenko a appelé les pays de l'Otan à armer son pays pour faire face à l'insurrection.

---

ATHENES/BERLIN - Le ministre grec des Finances a étalé au grand jour son désaccord total avec son homologue allemand tandis que les valeurs bancaires chutaient à la Bourse d'Athènes au lendemain de la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de priver le secteur financier grec de ses financements.

Après leur entretien à Berlin, Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances, a expliqué avoir déclaré à Yanis Varoufakis que les promesses qui ont mené son camp au pouvoir n'étaient pas réalistes, ajoutant qu'ils s'étaient "mis d'accord sur leur désaccord".

Quelques instants plus tard lors de leur conférence de presse commune, Yanis Varoufakis affirmait toutefois: "Nous ne nous sommes même pas mis d'accord sur notre désaccord."

Wolfgang Schäuble a ajouté respecter le choix des électeurs grecs, qui ont placé le parti de gauche anti-austérité Syriza en tête lors des élections du 25 janvier, mais il a jugé essentiel que le nouveau gouvernement respecte les engagements pris par Athènes et qu'il coopère avec le Fonds monétaire international (FMI), la BCE et la Commission européenne.

A Athènes, le Premier ministre Alexis Tsipras a au contraire réaffirmé sa volonté de "mettre un point final" aux politiques d'austérité définies par l'UE.

BRUXELLES - L'économie grecque devrait croître de 2,5% cette année et de 3,6% en 2016 à la condition qu'Athènes honore ses engagements envers ses créanciers internationaux, estime la Commission européenne.

L'exécutif européen a par ailleurs relevé ses prévisions de croissance pour la zone euro à 1,3% pour cette année et 1,9% pour 2016 contre 1,1% et 1,7%, estimant que la chute des cours du pétrole devrait apporter un soutien bienvenu à l'activité dans un environnement qui reste difficile.

---

BEYROUTH - Trois personnes ont été tuées et au moins 35 autres blessées par des tirs de roquettes qui ont touché ce matin des quartiers résidentiels du centre de Damas, rapporte l'agence officielle Sana, citant une source au quartier général de la police. Un témoin a dit avoir entendu une trentaine d'explosions dans un court laps de temps.

La chaîne de télévision Al Manar, appartenant au Hezbollah libanais, indique que ces tirs d'artillerie provenaient de l'Armée de l'islam, un groupe d'insurgés implanté dans la région de la Ghouta orientale dans les faubourgs est de la capitale syrienne.

AMMAN - Des avions de combat jordaniens ont bombardé des positions du groupe Etat islamique en Syrie avant de regagner la Jordanie en survolant le village natal du pilote Mouath al Kassaesbeh, où s'était rendu le roi Abdallah II.

Le roi a rendu visite à la famille du jeune homme brûlé vif par les djihadistes dans le village d'Aya, près de Karak, à une centaine de km au sud d'Amman, en compagnie du chef de l'armée et de plusieurs hauts responsables.

Des témoins ont entendu le monarque déclarer au père de la victime que les avions revenaient de Rakka, bastion de l'organisation extrémiste sunnite dans l'est de la Syrie.

---

PARIS - La France a mis en place un détachement de liaison et de contact à Diffa, dans le sud du Niger, dans le cadre de la lutte régionale menée contre le groupe islamiste Boko Haram, a annoncé l'état-major des armées françaises.

Un important contingent de troupes tchadiennes est aussi arrivé dans la région de Diffa, non loin de la frontière nigériane, selon des sources militaires nigériennes. Selon une autre source militaire, 300 soldats tchadiens sont déployés dans la ville de Bosso, le long de la frontière avec le Nigeria.

Le Niger pourrait être le deuxième pays à intervenir au Nigeria après l'offensive terrestre lancée par les Tchadiens contre Boko Haram mardi

---

TUNIS - Le Parlement tunisien a accordé sa confiance au nouveau gouvernement de coalition comprenant des ministres laïques et islamistes, parachevant le long processus de transition entamé à la chute de l'ancien président Zine el Abidine Ben Ali en 2011.

Après le rejet d'un projet de cabinet centré autour de Nida Tounès, premier parti au parlement avec 86 élus, le Premier ministre Habib Essid a consenti à confier des ministères aux islamistes d'Ennahda, qui ont 69 sièges, et à d'autres petites formations.

---

NICE - Moussa Coulibaly, qui a blessé mardi deux militaires à Nice devant un centre communautaire juif, devait être transféré aujourd'hui à Paris pour la suite de sa garde à vue, a-t-on appris de source judiciaire.

L'interrogatoire de cet homme de 30 ans, qui se serait radicalisé depuis 2011, peut durer 96 heures dans le cadre de l'enquête ouverte pour tentatives d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste. Il serait sorti brièvement de son silence pour exprimer sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs, selon plusieurs médias.

---

PARIS - François Hollande a critiqué à mots couverts la décision de l'UMP de ne pas appeler à faire barrage au Front national lors de la législative partielle dans le Doubs, en estimant que certains partis, même s'ils sont dans la République, n'en respectent pas "pleinement" les valeurs.

Interrogé sur le "ni-ni" décidé par l'UMP, face à un duel qui opposera dimanche au second tour le PS à une candidate FN, il a rappelé son appel en faveur de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen lors du deuxième tour de la présidentielle de 2002, après l'élimination du candidat PS Lionel Jospin. "Ai-je hésité une seule seconde, le parti dont j'étais responsable a-t-il tergiversé une seule minute ?", a-t-il dit.

---

PARIS - Les écologistes "n'ont pas le monopole de l'écologie" mais ils sont "les bienvenus" pour contribuer à la politique du gouvernement en la matière, a déclaré François Hollande.

Les trois ministres Europe Ecologie-Les Verts (EELV) ont quitté le gouvernement début 2014, quand Manuel Valls a été nommé Premier ministre. Jean-Vincent Placé, leur chef de file au Sénat, a dit mardi souhaiter leur retour au gouvernement dès cette année, jugeant "complètement irresponsable" le rapprochement engagé par certains de ses dirigeants avec le Front de gauche.

---

LILLE - Dominique Alderweireld, alias "Dodo la Saumure", poursuivi pour proxénétisme aggravé dans l'affaire du "Carlton", a affirmé que "ses filles" étaient "indépendantes", récusant toute implication dans un réseau à destination de clients français. Ce prévenu de 66 ans, gérant de plusieurs "maisons de débauche" en Belgique, est soupçonné d'avoir "fourni" des prostituées pour qu'elles aient des relations sexuelles avec des clients en France.