BRUXELLES - Les dirigeants européens réunis aujourd'hui à Bruxelles ont pressé les Britanniques d'engager la procédure de sortie de l'Union européenne sans tergiverser, après le vote en faveur du "Brexit" exprimé par leur peuple lors du référendum de jeudi dernier.

Seul le gouvernement britannique peut invoquer l'article 50 du traité de Lisbonne formalisant ce retrait, ce qui ouvrira une négociation d'une durée pouvant aller jusqu'à deux ans pour organiser la sortie du pays de l'Union.

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a réaffirmé hier qu'il laisserait à son successeur, qui sera désigné le 9 septembre, le soin d'enclencher le processus de sortie. "La Grande-Bretagne quittera l'Union européenne, mais je souhaite que le processus qui y mène soit aussi constructif que possible", a-t-il déclaré aujourd'hui à Bruxelles.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a déclaré de son côté qu'il avait demandé à ses services de n'engager aucune discussion avec Londres tant que les Britanniques n'auront pas enclenché la procédure de sortie de l'Union.

"Pas de négociation secrète dans les couloirs: pas de notification, pas de négociation", a-t-il dit. "J'observe les marchés financiers - nous ne pouvons pas nous inscrire dans une période d'incertitude prolongée", a-t-il ajouté.

A la veille de ce premier Conseil européen post-Brexit, François Hollande, Angela Merkel et Matteo Renzi ont affiché hier soir à Berlin un front commun et promis de faire ensemble des propositions afin de relancer la construction européenne.

A son arrivée cet après-midi à Bruxelles, François Hollande a répété que Londres devait engager "le plus vite possible" la procédure de sortie de l'UE.

LONDRES - Un deuxième référendum sur l'appartenance à l'Union européenne pourrait avoir lieu si Bruxelles autorise la Grande-Bretagne à contrôler totalement ses frontières, a déclaré ce matin Jeremy Hunt, ministre britannique de la Santé, qui a fait savoir qu'il réfléchissait à présenter sa candidature à la succession de David Cameron.

"Aussi, avant de lancer le compte à rebours, nous devons négocier un accord et le soumettre au peuple britannique, soit avec un référendum, soit à travers le programme conservateur dans le cadre d'élections générales", explique Jeremy Hunt.

Un de ses collègues dans le gouvernement sortant, Stephen Crabb, ministre du Travail et des Retraites, qui a fait campagne pour le "maintien", est devenu aujourd'hui le premier candidat déclaré à la succession de David Cameron.

L'ancien maire de Londres Boris Johnson, chef de file du camp favorable au Brexit, et la ministre de l'Intérieur Theresa May font pour le moment figure de favoris, aux yeux des bookmakers.

LONDRES - Les impôts devront augmenter et de nouvelles coupes budgétaires devront être mises en oeuvre, a prévenu aujourd'hui le ministre britannique des Finances, George Osborne, selon lequel le Royaume-Uni entre dans une période d'ajustement économique.

LONDRES - Les députés travaillistes ont adopté cet après-midi une motion de défiance contre leur chef de file, Jeremy Corbyn, auquel ils reprochent d'avoir mené une campagne sans conviction en faveur du "maintien" et dont ils jugent qu'il ne pourra pas mener le Labour à la victoire lors des prochaines élections législatives. Mais Jeremy Corbyn, qui avait été largement élu par la base du parti, a répété qu'il n'avait aucune intention de démissionner.

EDIMBOURG, Ecosse - La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a annoncé aujourd'hui qu'elle se rendrait demain à Bruxelles pour évoquer avec les dirigeants du Parlement européen les moyens d'obtenir le maintien de l'Ecosse dans l'Union européenne.

Elle a cependant ajouté qu'elle ne demandait pas encore, à ce stade, au parlement d'Edimbourg de soutenir l'idée d'un nouveau référendum sur l'indépendance.

Nicola Sturgeon a précisé devant les députés écossais qu'elle rencontrerait à Bruxelles le président du parlement européen, Martin Schulz, et des représentants des principaux groupes politiques du parlement européen.

PARIS - Manuel Valls a estimé aujourd'hui qu'il fallait "crever l'abcès" du vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne et averti que le Royaume-Uni ne devait pas s'attendre à jouir d'un régime de faveur s'il voulait garder l'accès au marché unique.

Lors de l'ouverture d'un débat sur les conséquences du Brexit devant les députés français, le Premier ministre a plaidé pour un discours de fermeté à l'égard de Londres.

"L'heure n'est plus à la prudence diplomatique, il faut crever l'abcès", a déclaré Manuel Valls. "Nous avons fait preuve de patience et de compréhension (...) L'entre-deux, l'ambiguïté, ne sont plus possibles. Soit on sort, soit on reste dans l'Union (...) Ce n'est pas le parti conservateur britannique qui doit imposer son agenda."

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PARIS - Plusieurs milliers d'opposants au projet de loi Travail se sont retrouvés aujourd'hui dans la rue pour la 11e journée d'une mobilisation qui tend à s'essouffler, à l'approche d'un nouvel examen de ce texte par l'Assemblée nationale.

Après avoir menacé la semaine dernière d'interdire toute nouvelle manifestation risquant de dégénérer en affrontements à Paris, le gouvernement a autorisé un défilé sur un itinéraire court mais proposé par la CGT, Force ouvrière et cinq autres organisations syndicales et de jeunesse.

Le cortège parisien a rassemblé "plus de 55.000 personnes", selon la CGT et Force ouvrière, tandis que la préfecture de police en dénombrait entre 14.000 et 15.000. La manifestation de jeudi dernier dans la capitale avait rassemblé entre 19.000 et 20.000 personnes, selon la police, et 60.000 d'après les organisateurs.

Un important dispositif de sécurité, similaire à celui déployé pour la manifestation de la semaine dernière, encadrait le défilé parisien, avec le déploiement de 2.500 policiers et gendarmes pour prévenir l'intrusion de "casseurs". Trente personnes ont été interpellées lors des filtrages opérés en amont et au cours de la manifestation, de la Bastille à la place d'Italie, a indiqué la préfecture de police.

PARIS - Plus de sept français sur dix sont opposés à ce que le gouvernement engage de nouveau sa responsabilité à l'Assemblée nationale pour faire adopter définitivement le projet de loi Travail, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien et France Info.

Sur les 1.011 Français interrogés les 23 et 24 juin par l'institut Odoxa, 73% ont répondu qu'ils trouveraient "choquant" un nouveau recours au 49-3, soit deux points de plus qu'en mai. Chez les sympathisants de gauche, cette proportion est de 71%.

Les Français sont 58% à penser que si la droite déposait une motion de censure contre le gouvernement en cas de recours à la procédure du 49-3, les "frondeurs" devraient la voter.

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PARIS - Patrick Balkany, dont l'investiture a provoqué un tollé au sein du parti Les Républicains, a annoncé ce matin qu'il renonçait à être candidat aux législatives de 2017 dans les Hauts-de-Seine en raison de la loi sur le cumul des mandats.

La commission nationale d'investiture du parti avait validé le 21 juin les candidatures de tous les députés sortants, dont celle de Patrick Balkany, provoquant des tensions à LR. Le maire de Levallois-Perret est sous le coup de quatre mises en examen pour fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale, corruption passive et déclaration mensongère.

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PARIS - L'oncle du dirigeant syrien Bachar al Assad, son opposant Rifaat al Assad, a été mis en examen le 9 juin dans une affaire de biens supposés "mal acquis" sur le territoire français, a-t-on appris ce matin de source proche de l'enquête.

Soupçonné d'avoir acquis tout ou partie de son patrimoine en France avec de l'argent amassé illégalement, il a été mis en examen pour blanchiment en bande organisée de fraude fiscale aggravée, blanchiment en bande organisée de détournement de fonds publics, recel de détournement de fonds publics et recours au travail dissimulé en bande organisé, a-t-on précisé.

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ANKARA - La Turquie et Israël ont paraphé ce matin l'accord de normalisation de leurs relations après une brouille de six ans, formalisant un accord officialisé la veille par les chefs de gouvernement des deux pays. Ce rapprochement prévoit le versement de 20 millions de dollars (18,15 millions d'euros) aux proches des victimes d'un bateau turc a tenté en 2010 d'apporter de l'aide dans l'enclave palestinienne.

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WASHINGTON - Volkswagen va verser plus de 15,3 milliards de dollars (13,8 milliards d'euros) pour régler une partie du scandale des émissions polluantes de ses véhicules diesel aux Etats-Unis.

Dans le cadre d'un accord avec l'administration fédérale américaine et les automobilistes, dont le département de la Justice rend compte dans un document déposé auprès des tribunaux, plus de 10 milliards de dollars iront aux propriétaires des véhicules concernés tandis que près de 5 milliards de dollars serviront à compenser les dépassements des seuils autorisés d'émissions polluantes (à hauteur de 2,7 milliards) et à développer les véhicules à zéro émission (à hauteur de 2 milliards).