PARIS - A neuf mois des européennes, son premier test électoral depuis son accession à l'Elysée, Emmanuel Macron a durci le ton aujourd'hui contre les "démagogues nationalistes" maniant le "mensonge d'Etat" et s'est défendu de "toute naïveté" sur la question migratoire qui devrait dominer la campagne.

La tension s'est avivée cette semaine entre les partisans d'une ligne dure en matière de migration, défendue notamment par des responsables italiens et autrichiens, et ceux d'une ligne "progressiste", revendiquée entre autres par le président français.

Réunis à Milan mardi, le ministre italien de l'Intérieur et chef de file de la Ligue du Nord (extrême droite) Matteo Salvini et le chef du gouvernement nationaliste hongrois Viktor Orban ont ouvert les hostilités en s'en prenant à Emmanuel Macron dont ils ont fait leur principale cible.

"Je constate qu'il y a une vraie ligne de fracture (...) entre les nationalistes et les progressistes" au sein de l'Union européenne, a réagi Emmanuel Macron aujourd'hui lors d'une conférence de presse à Helsinki. Cette ligne de fracture, "ce n'est pas moi qui l'ai posée mais M. Orban et M. Salvini en expliquant qui était leur ennemi".

"Il y a une vision nationaliste et une vision progressiste qui clairement s'opposent sur les sujets migratoires comme sur les sujets économiques ou autres, il y a des gens qui veulent fracturer l'Europe, qui veulent moins d'Europe, moins de solidarité européenne", a-t-il ajouté.

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VIENNE - L'Italie a demandé aujourd'hui à ses partenaires européens d'ouvrir leur ports aux migrants secourus en Méditerranée et l'Autriche a proposé que des militaires viennent aider les gardes-frontières à contrôler les entrées dans l'Union européenne.

"Il n'est plus possible que l'Italie soit le seul lieu de débarquement et prenne en charge tous les migrants recueillis en mer", a martelé la ministre italienne de la Défense, Elisabetta Trenta, après une réunion à Vienne avec ses homologues de l'UE.

Elle a réclamé une modification des missions de l'opération navale européenne Sophia, actuellement sous commandement italien, chargée de traquer les passeurs en Méditerranée, de conduire dans des ports italiens les migrants secourus ainsi que de former la garde-côte libyenne.

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BRUXELLES - L'Union européenne est prête à supprimer tous les droits de douane sur les importations d'automobiles si les Etats-Unis en font de même, dans la lignée de la trêve conclue en juillet entre les Etats-Unis et l'UE, a déclaré aujourd'hui la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström.

Le président américain Donald Trump a annoncé fin juillet avoir accepté de s'abstenir d'imposer des tarifs douaniers sur les exportations d'automobiles européennes pendant que les deux parties négocient un abaissement de leurs barrières commerciales.

S'exprimant devant la commission du Commerce du Parlement européen, Cecilia Malmström a évoqué un groupe qu'elle va diriger avec le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, qui doit déterminer comment supprimer les barrières douanières sur les produits industriels.

"Nous ne négocions rien, c'est un groupe de travail. Nous avons de profonds désaccords avec les Etats-Unis sur la politique commerciale", a dit la commissaire européenne devant les eurodéputés.

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HELSINKI - Emmanuel Macron a plaidé ce matin à Helsinki en faveur d'un "aggiornamento complet" de la relation entre l'Union européenne et la Russie, notamment en matière de sécurité et de défense, afin de maintenir la stabilité dans la région.

"Notre intérêt est d'avoir des partenariats stratégiques y compris en matière de défense avec nos voisins les plus proches", a dit le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse aux côtés de son homologue finlandais.

"Je crois qu'il nous faut faire l'aggiornamento complet de notre relation avec la Russie suite à la fin de la guerre froide", a-t-il poursuivi.

La Russie doit également "donner des signaux", notamment sur le processus de Minsk de résolution du conflit en Ukraine. "Il ne s'agit pas d'oublier tout ce qu'il s'est passé ces dernières années, ce ne serait pas une bonne méthode mais simplement de manière réaliste, avec les préconditions que je viens de donner, aller plus loin dans la coopération", a déclaré Emmanuel Macron.

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MOSCOU - La Russie prépare des manoeuvres navales en Méditerranée qui mobiliseront 25 navires et 30 avions du 1er au 8 septembre, alors que la situation se tend autour de la province d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, l'un des derniers bastions de l'insurrection contre le président Bachar al Assad.

Le Kremlin a justifié ces manoeuvres par la situation dans cette région d'Idlib, présentée par Moscou comme un "foyer du terrorisme", où les forces gouvernementales syriennes semblent sur le point de lancer une offensive.

Pour le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, interrogé jeudi, rester les bras croisés face aux "terroristes d'Idlib" n'apporterait rien de bon.

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VIENNE - L'Iran continue de respecter les principales restrictions imposées à son programme nucléaire par l'accord de Vienne de 2015, selon un rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

C'est le deuxième rapport trimestriel de l'AIEA sur l'Iran depuis le retrait en mai dernier des Etats-Unis du traité international signé le 14 juillet 2015 dans la capitale autrichienne.

L'organisme de l'Onu indique notamment que l'Iran se conforme aux restrictions imposées à l'enrichissement d'uranium et aux stocks qu'il est autorisé à détenir.

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PARIS - Un rapport commandé par le gouvernement préconise la construction de six centrales nucléaires de type EPR afin, notamment, de maintenir les compétences de la filière, rapportent Les Echos dans leur édition du jour.

Ce document est le fruit d'une "mission concernant le maintien des capacités industrielles de la filière nucléaire" lancée au printemps par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, et Nicolas Hulot, alors chargé de la Transition écologique, écrivent les Echos.

Selon ses conclusions, un premier réacteur serait construit à partir de 2025 et entrerait en service en 2035, puis suivrait un deuxième réacteur deux ans plus tard et ainsi de suite.

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HELSINKI - Emmanuel Macron a semé le doute sur l'introduction du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu au 1er janvier en demandant à Bercy des "clarifications finales" à propos d'une réforme sur laquelle il se veut "extrêmement vigilant" quant à sa bonne exécution.

Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, s'est voulu de son côté rassurant sur l'absence de tout "bug informatique" susceptible de menacer sa mise en oeuvre et a indiqué qu'il le ferait savoir au chef de l'Etat à l'occasion d'une réunion prévue la semaine prochaine.

La réforme de la collecte de l'impôt était prévue pour le 1er janvier 2019, après avoir déjà été décalée d'un an. Mais des spéculations sur un nouveau report se sont fait jour après des propos du Premier ministre Edouard Philippe évoquant la nécessité de "faire le point" sur sa préparation et une information du Canard Enchaîné faisant état d'hésitations à l'Elysée.

"J'ai plutôt l'intention de conduire cette réforme à son terme mais j'ai demandé au ministre compétent de répondre à toutes les questions qui se posent encore avant de donner ma directive finale", a déclaré aujourd'hui Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse.

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PARIS - Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a confirmé ce matin le projet de rapprochement entre la Banque postale et CNP Assurances, qui passera par une prise de contrôle de La Poste par la Caisse des dépôts et consignations.

"Nous voulons créer un grand pôle financier public au service des territoires", a-t-il dit sur Radio Classique, en soulignant que l'objectif était aussi de permettre à La Poste, qui perd chaque année 6% du volume de son activité courrier, de se développer dans la banque et l'assurance.

Selon une source gouvernementale, l'opération prévoit un rapprochement de La Banque postale et de l'assureur vie CNP assurances, dont la CDC détient 41% du capital, une participation qui sera apportée à la filiale bancaire de La Poste.

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PARIS - Force ouvrière a pressé aujourd'hui l'exécutif de laisser syndicats et patronat négocier librement les règles de l'assurance chômage, tout en invitant à une mobilisation sociale, le Medef et la CFE-CGC exposant pour leur part plusieurs "lignes rouges".

Au deuxième jour d'une série de rencontres à Matignon, le secrétaire général de FO a dit qu'il proposerait ce jeudi aux autres syndicats et aux organisations de jeunesse une grève en octobre contre la politique du gouvernement.

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PARIS - L'intersyndicale d'Air France a annoncé aujourd'hui qu'elle proposerait prochainement "des actions" pour forcer la direction de la compagnie à régler le conflit sur les salaires, à l'origine de 15 jours de grève cette année et de la démission du PDG d'Air France-KLM.

L'intersyndicale, qui compte neuf organisations, se réunira le 7 septembre pour définir les modalités de ces actions, a-t-on appris de source syndicale.