SINGAPOUR/FRANCFORT/PARIS - Des services publics et des multinationales d'une centaine de pays figurent au nombre des cibles d'une gigantesque cyberattaque lancée hier qui a frappé des centaines de milliers d'ordinateurs à travers dans le monde.

L'offensive a provoqué d'importantes perturbations dans le système de santé public britannique mais aussi chez des grands groupes privés comme le transporteur américain Fedex, l'opérateur télécom espagnol Telefonica ou encore Renault, le constructeur automobile étant semble-t-il à ce stade le seul acteur français touché.

Elle aurait apparemment été menée à partir de logiciels malveillants initialement développés par la NSA, l'agence américaine de la sécurité nationale, avec un virus qui se diffuse par le biais de documents attachés ou de liens renvoyant prétendument vers des sites connus, mais sont en fait des répliques.

Ce virus baptisé WannaCry, et connu aussi sous les noms de WannaDecryptor, WanaCrypt0r 2.0 et WCry?, s'exécute par le biais d'un logiciel malveillant installé à l'insu de l'utilisateur. Il crypte les données de ce dernier et exige des sommes d'argent, généralement en bitcoins, pour les rendre à nouveau lisibles ou débloquer certaines fonctionnalités de l'ordinateur infecté.

Renault a suspendu par précaution la production de plusieurs de ses sites en France et à l'étranger, dont celui de Sandouville (Seine-Maritime), pour empêcher la propagation du virus qui a été détecté hier en fin de journée dans son système informatique.

La justice française a ouvert une enquête sur les chefs "d'accès et maintien frauduleux dans des STAD (services de traitement automatisés des données), entraves au fonctionnement de STAD, extorsions et tentatives d'extorsions, a-t-on appris aujourd'hui de source judiciaire.

Elle a été confiée par le parquet de Paris à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication et concerne l'attaque lancée contre "Renault et d'éventuelle autres victimes", a-t-on précisé de même source.

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BARI, Italie - Les ministres des Finances des pays membres du G7 se sont engagés aujourd'hui à mener une lutte commune contre la menace croissante des cyberattaques internationales, indique le communiqué final conjoint de la réunion qu'ils tenaient à Bari en Italie.

"Nous reconnaissons que les cyber incidents représentent une menace croissante pour nos économies et qu'une politique de réponses appropriées pour l'ensemble de l'économie est nécessaire", indique le communiqué.

Le texte appelle à des actions concertées entre les Etats membres pour repérer rapidement les vulnérabilités du système financier mondial et insiste sur l'importance de mesures efficaces pour évaluer la cyber sécurité des entreprises financières au niveau des secteurs.

Les pays du G7 affirment également vouloir utiliser tous les outils bugétaires, structurels et monétaires à leur disposition pour accélérer la croissance économique.

Le communiqué insiste sur la nécessité de recourir aux politiques budgétaires pour aider à la création d'emplois tout en maintenant le déficit public dans une marge supportable tandis que les politiques monétaires doivent soutenir l'activité économique sans alimenter l'inflation.

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PARIS - Emmanuel Macron, qui deviendra officiellement le huitième président de la Ve République demain matin, effectuera sa première visite présidentielle à l'étranger lundi à Berlin.

Le successeur de François Hollande souhaite engager avec Angela Merkel un travail commun avec trois priorités: la sécurité, l'économie et l'investissement, ainsi que la protection sociale.

Il s'entretiendra en fin d'après-midi avec la chancelière, qui s'était déclarée "très heureuse" de sa victoire, avant une conférence de presse commune et un dîner, a précisé son entourage.

Son déplacement auprès de troupes françaises basées à l'étranger, annoncé pendant la campagne, aura lieu "très rapidement après Berlin", a-t-on ajouté, sans dévoiler le lieu.

Sur le front intérieur, le président du MoDem, François Bayrou, a annoncé hier un projet d'accord "solide et équilibré" avec La République en marche d'Emmanuel Macron sur les investitures pour les législatives de juin, à l'issue d'un bureau politique de crise de sa formation qui a duré huit heures.

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé qu'il n'envisageait pas un report des élections sénatoriales prévues en septembre, a déclaré aujourd'hui le président du Sénat Gérard Larcher.

Des sources parlementaires citées dans la presse ont fait état cette semaine d'un possible report des sénatoriales de septembre pour permettre la réduction du nombre de parlementaires souhaitée par le nouveau chef de l'Etat. Lors du scrutin du 24 septembre, près de la moitié des 348 sièges du Sénat doivent être renouvelés.

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A BORD D'AIR FORCE ONE - Le président américain Donald Trump a dit aujourd'hui vouloir choisir au plus vite un remplaçant à Jamas Comey, le directeur du FBI qu'il a congédié cette semaine.

Donald Trump a déclaré aux journalistes qui l'accompagnaient à bord de l'avion présidentiel américain qu'il pourrait prendre sa décision avant le déplacement à l'étranger qu'il doit effectuer à partir de la semaine prochaine.

Le limogeage soudain de James Comey a provoqué une vague de critiques visant le dirigeant américain. Certains estiment que le renvoi de Comey est une manoeuvre de l'équipe présidentielle pour entraver l'enquête que conduit le FBI sur l'ingérence russe dans la campagne présidentielle et d'éventuels liens entre Moscou et l'équipe de campagne de Trump.

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SEOUL - Pyongyang pourrait dialoguer avec l'administration Trump si les conditions sont réunies, a déclaré aujourd'hui une diplomate nord-coréenne chargée des questions américaines, citée par l'agence sud-coréenne Yonhap.

Choe Son Hui, chargée des affaires américaines pour le ministre des Affaires étrangères nord-coréen, s'exprimait à Pékin, d'où elle devait rejoindre la Corée du Nord après un voyage en Norvège, a précisé l'agence. Selon des médias japonais, elle y a participé à des discussions avec d'anciens responsables américains.

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ABIDJAN - Des soldats mutins bloquent à nouveau depuis hier les accès à Bouaké, deuxième ville de Côte d'Ivoire, et sont descendus dans les rues de plusieurs agglomérations du pays pour dénoncer un accord par lequel leurs délégués ont renoncé au versement de primes par le gouvernement.

"Nous ne voulons négocier avec personne", a déclaré le sergent Seydou Koné, l'un des chefs de la mutinerie à Bouaké. "Nous sommes également prêts à nous battre si nous sommes attaqués. Nous n'avons rien à perdre", a-t-il prévenu.

Les soldats expriment leur mécontentement en raison des retards dans le versement des primes promises par le gouvernement du président Alassane Ouattara après une première mutinerie en janvier.

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FATIMA, Portugal - Le pape François a canonisé aujourd'hui deux enfants bergers de Fatima, une ville du centre du Portugal où la Vierge Marie serait apparue il y a cent ans.

Morts à neuf et dix ans, Francisco et Jacinta Marto, appelés en France François et Jacinthe, ont été élevés à la dignité de saints lors d'une messe célébrée devant des centaines de milliers de personnes.

La Vierge de Fatima est vénérée par des millions de catholiques de par le monde. On lui attribue de nombreux miracles, dont la guérison en 2013 d'un enfant brésilien qui souffrait de graves blessures après être tombé d'une fenêtre.

Dans son homélie, le pape a demandé à Marie de protéger les membres les plus vulnérables de la société, priant "en particulier pour les malades et les personnes avec handicap, pour les détenus et les chômeurs, pour les pauvres et les personnes abandonnées".