PARIS - Les électeurs votent aujourd'hui pour désigner le candidat socialiste à l'élection présidentielle au terme d'une campagne marquée par des échanges parfois acerbes entre Benoît Hamon et Manuel Valls, tenants de deux lignes antagonistes notamment en matière d'économie et de droit du travail.

Manuel Valls, qui a déclaré cette semaine qu'il ne pourrait défendre le projet de Benoît Hamon - donné favori- s'il était battu, s'est présenté ces derniers jours comme le seul à même de remporter l'élection présidentielle face à la droite et l'extrême-droite.

Quelque 1,6 million de personnes ont fait le déplacement dans les bureaux de vote dimanche dernier, contre 2,6 millions lors du premier tour de la primaire socialiste de 2011. Le taux de participation a donné lieu à un imbroglio, les chiffres définitifs du scrutin publiés lundi soir par la Haute autorité de la primaire étant très inférieurs à celui, "proche de deux millions", annoncé dans un premier temps.

S'il l'emporte dimanche soir, Benoît Hamon, représentant d'une aile gauche du Parti socialiste jusqu'alors minoritaire, se trouverait propulsé de fait au premier rang du parti.

Le Premier ministre Bernard Cazeneuve, chef de la majorité, réunira demain matin à Matignon l'ensemble du gouvernement "pour une discussion collective" sur les résultats du scrutin.

PARIS - François Fillon se dit prêt, dans une interview au Journal du dimanche, à se battre "jusqu'au bout" contre les "forces" qui sont selon lui à l'origine des révélations sur les activités de son épouse et ses rémunérations, dont il conteste les montants.

"Comment ne pas considérer qu'il y a des forces qui sont à l'oeuvre pour me faire taire et tenter d'affaiblir ma candidature, voire tenter de m'empêcher de me présenter ? (...) Quel clan ai-je dérangé?", dit-il en réponse à une question sur la controverse soulevée cette semaine par le Canard enchaîné.

"Comment imaginer un seul instant que cette affaire ne soit pas montée de toutes pièces pour m'abattre? Mais je ne me laisserai pas abattre", poursuit-il. "Je vais me battre de toutes mes forces. Et jusqu'au bout." François Fillon a déclaré vendredi qu'il se retirerait en cas de mise en examen.

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BERLIN - La candidature de l'ancien président du Parlement européen Martin Schulz à la chancellerie allemande dans le cadre des élections législatives de septembre a été entérinée dimanche à l'unanimité par la direction du Parti social démocrate (SPD).

La décision qui avait été prise mardi par le présidium du SPD après le désistement de Sigmar Gabriel, président sortant du parti et ministre des Affaires étrangères, doit être formalisée le 19 mars lors d'un congrès extraordinaire.

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WASHINGTON - Le décret signé par Donald Trump suspendant l'accueil des réfugiés et des ressortissants de sept pays à majorité musulmane a rencontré un premier obstacle samedi soir, la justice fédérale ayant suspendu l'expulsion des voyageurs dotés d'un visa, bloqués dans les aéroports américains.

Dans une plainte déposée auprès d'un tribunal fédéral à Brooklyn (New York), deux Irakiens contestaient la constitutionnalité du décret présidentiel, en faisant valoir que leurs liens avec les Etats-Unis en faisaient des cibles en Irak et que leurs visas d'entrée étaient valables.

Le décret a semé la confusion et la panique hier chez les voyageurs en partance pour les Etats-Unis, dont certains ont dû rebrousser chemin tandis que les responsables de l'immigration tentaient dans l'urgence d'interpréter les nouvelles règles.

Samedi soir, la juge fédérale de Brooklyn, Ann Donnelly, a décidé d'un sursis d'urgence qui interdit momentanément l'expulsion des réfugiés dont la demande d'asile a été approuvée par les autorités et des personnes arrivées dans des aéroports américains avec un visa valide.

La juge a également ordonné l'arrêt de l'expulsion de tous "les autres individus (...) autorisés légalement à entrer aux Etats-Unis", même en provenance des pays cités par le décret.

L'ordre pourrait affecter 100 à 200 personnes détenues dans des aéroports américains ou en correspondance, estime l'American Civil Liberties Union, qui a défendu devant le tribunal la suspension temporaire du décret.

A PARIS, François Hollande a mis en garde Donald Trump, avec lequel il a eu son premier entretien téléphonique, contre le "repli sur soi" et abordé à cette occasion une série de sujets, comme l'accueil des réfugiés ou les sanctions contre la Russie.

Auparavant, le président français avait exhorté l'Europe à "engager un dialogue avec fermeté" avec son nouvel homologue américain. "Le repli sur soi est une réponse sans issue", peut-on lire dans le communiqué publié par l'Elysée après l'échange entre les deux chefs d'Etat.

A PARIS, encore le candidat à l'élection présidentielle Emmanuel Macron a dénoncé ce matin les mesures prises par le nouveau président américain Donald Trump à l'encontre des réfugiés et des ressortissants de pays musulmans et a apporté son soutien aux personnes "fuyant la guerre et les persécutions".

"Etats-Unis : je soutiens ceux qui fuient la guerre et la persécution, je soutiens ceux qui défendent nos valeurs #NoBanNoWall", écrit l'ancien ministre de l'Economie et fondateur du mouvement "En marche!", sur son compte Twitter.

A BERLIN, Angela Merkel "regrette" le décret de Donald Trump interdisant provisoirement aux ressortissants de sept pays musulmans de se rendre aux Etats-Unis et son gouvernement examine les conséquences pour les Allemands ayant également la nationalité d'un des Etats, a annoncé ce matin son porte-parole.

SAN FRANCISCO - Le décret de Donald Trump sur l'immigration a suscité l'indignation de plusieurs grands acteurs américains des nouvelles technologies, qui emploient de nombreux étrangers.

Parlant d'une "triste semaine", Reed Hastings, directeur général de Netflix, a jugé "le moment venu de (se) donner la main pour défendre les valeurs américaines de liberté et d'opportunité".

"Ce n'est pas une politique que nous soutenons", écrit quant à lui Tim Cook, son homologue d'Apple, à ses employés, en évoquant les "effets néfastes pour nos collaborateurs et notre entreprise".

Elon Musk, fondateur de Tesla et de SpaceX qui a récemment rencontré Donald Trump, estime sur Twitter que "l'interdiction générale du territoire pour les citoyens d'un certain nombre de pays majoritairement musulmans n'est pas le meilleur moyen de relever les défis" qui se présentent.

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BERLIN - Angela Merkel et Donald Trump sont d'accord sur l'importance fondamentale de l'Otan et estiment que tous les membres de l'Alliance atlantique doivent participer équitablement d'un point de vue financier à leur sécurité, ont indiqué les deux dirigeants dans un communiqué commun.

La chancelière allemande et le président américain se sont entretenus par téléphone sur divers sujets et notamment le Proche-Orient, l'Afrique du Nord, leurs relations avec la Russie et le conflit dans l'est de l'Ukraine.

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MOSCOU - Les présidents russe Vladimir Poutine et américain Donald Trump, qui se sont parlés hier au téléphone, se sont exprimés en faveur d'une coopération entre leurs deux pays en Syrie pour vaincre l'Etat islamique.

Les administrations ne précisent pas si la question d'un assouplissement des sanctions occidentales contre la Russie imposées après son annexion de l'Ukraine a été évoquée.

La Maison blanche a salué un "appel positif", constituant un point de "départ important pour améliorer la relation entre les Etats-Unis et la Russie".

Les deux chefs d'Etat, dont c'était le premier entretien téléphonique depuis l'investiture de Donald Trump, ont également mis l'accent sur l'importance d'un rétablissement des relations économiques, a indiqué le Kremlin.

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SANAA - Une opération commando attribuée à l'armée américaine a fait une trentaine de morts, dont plusieurs membres présumés d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), ce matin, dans le sud du Yémen.

Abdoulraouf al Dhahab, l'un des chefs du mouvement, fait partie des tués. Les faits se sont déroulés dans le district de Yakla, qui appartient à la province d'Al Baïda. Le personnel médical sur place a fait état de 30 tués, dont dix femmes et trois enfants.

S'il s'avère qu'elle a bien été menée par un commando américain, il s'agit d'une opération sans précédent depuis le début de la guerre civile yéménite et de la première du genre depuis l'investiture de Donald Trump. Des drones américains interviennent en revanche régulièrement au Yémen.

Aqpa, considérée comme la branche la plus active d'Al Qaïda, a notamment revendiqué la tuerie du 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo, à Paris.