KIEV - Des véhicules blindés, des batteries lance-missiles et quelque 1.500 soldats, certains en tenue de combat avant de rejoindre le front de l'Est, ont défilé ce matin dans les rues de Kiev à l'occasion de la fête de l'indépendance ukrainienne.

Présentant le conflit contre les séparatistes pro-russes dans le Donbass comme une "nouvelle guerre d'indépendance", le président Petro Porochenko a annoncé le déblocage de 40 milliards de hryvnia (2,25 mds d'euros) sur trois ans pour rééquiper l'armée ukrainienne.

"Il est malheureusement clair que dans un avenir prévisible, l'Ukraine restera soumise à une menace militaire constante", a dit le chef de l'Etat en référence à la Russie, qui a annexé la Crimée en mars et que Kiev et les pays occidentaux accusent d'armer les rebelles séparatistes.

"Nous devons non seulement apprendre à vivre avec (cette menace) mais aussi nous tenir prêts en permanence à défendre l'indépendance de notre pays", a-t-il ajouté.

Avant le défilé militaire, Petro Porochenko et sa famille s'étaient recueillis devant le mémorial érigé en l'honneur de la centaine de manifestants tués par des tireurs embusqués pendant le soulèvement de "Maïdan", la place de l'Indépendance à Kiev, où s'étaient rassemblés les manifestants pro-européens qui ont fait chuter le président Viktor Ianoukovitch en février.

Des milliers de personnes portant des drapeaux ukrainiens ont assisté aux commémorations pendant que dans l'Est du pays, les combats redoublaient d'intensité, notamment à Donetsk, où des tirs d'artillerie ont touché dimanche le principal hôpital de la ville aux mains des séparatistes, sans faire apparemment de victimes.

Sur la place Lénine, dans le centre de Donetsk, là-même où ils ont proclamé leur "République populaire", les rebelles ont exposé quatre véhicules blindés ukrainiens détruits pendant les combats dans le cadre de leurs propres "commémorations".

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GAZA/JERUSALEM - Benjamin Netanyahu a appelé les habitants de la bande de Gaza à quitter tout site d'où seraient tirées des roquettes, alors qu'une nouvelle frappe aérienne israélienne a tué ce matin deux hommes qui circulaient en moto dans l'enclave palestinienne.

Le Premier ministre israélien, dont les propos ont été retransmis à la télévision, s'exprimait au lendemain de la destruction d'un immeuble de 12 étages qui abritait, selon Tsahal, un commandement du Hamas.

"J'appelle les habitants de Gaza à quitter immédiatement tout site utilisé par le Hamas pour mener ses activités terroristes. Chacun de ces lieux est une cible pour nous", a déclaré Benjamin Netanyahu.

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BAGDAD - Une série d'attentats à la bombe et à la voiture piégée commis dans plusieurs villes irakiennes, dont Bagdad et Erbil, a fait au moins 35 morts hier, a-t-on appris de sources policières et médicales.

Ces attentats sont survenus au lendemain de la mort de 68 personnes dans l'attaque d'une mosquée sunnite par des miliciens chiites irakiens dans la province de Diyala, dans l'est du pays.

Cette nouvelle flambée de violence risque de compromettre les efforts du nouveau Premier ministre, le chiite Haïdar al Abadi, pour regagner la confiance de la communauté sunnite, dont les relations exécrables avec son prédécesseur, Nouri al Maliki, ont favorisé l'offensive des djihadistes de l'Etat islamique dans le nord du pays.

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TRIPOLI - Les miliciens libyens de Misrata ont pris hier l'aéroport de Tripoli au terme de plus d'un mois de combats avec ceux de Zentane, a annoncé un porte-parole des premiers.

L'information est également rapportée par plusieurs chaînes de télévision arabophones et des photos censées montrer les combattants fêtant leur victoire devant le terminal circulent sur les réseaux sociaux.

La prise de l'aéroport serait un événement important dans la bataille pour le contrôle de la capitale, alors que la Libye reste plongée dans le chaos trois ans après le renversement de Mouammar Kadhafi.

Les miliciens de Zentane, auxquels se sont ralliés d'anciens membres des forces de Mouammar Kadhafi, ont pris le contrôle de la plate-forme à leur arrivée dans la capitale, lors de la guerre civile de 2011 qui a mis fin au règne du "Guide la révolution".

Ils se présentent comme un rempart face aux fondamentalistes et aux Frères musulmans proches des brigades de Misrata, qui disent, elles, vouloir débarrasser la Libye des vestiges de l'ancien régime.

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REYKJAVIK - Une alerte rouge, niveau le plus élevé, a été lancée à l'attention des compagnies aériennes après une petite éruption volcanique sous le glacier islandais Dyngjujokull, a annoncé hier l'agence météorologique nationale.

La région du volcan Bardarbunga, dans le centre de l'île, a déjà été évacuée en raison du regain d'activité sismique.

L'éruption du volcan Eyjafjallajokull en 2010 a entraîné la fermeture pendant six jours de la majeure partie de l'espace aérien européen, ce qui a affecté dix millions de personnes et coûté 1,7 milliard de dollars.

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PARIS - Le ministre de l'Education Benoît Hamon conteste à son tour les choix budgétaires du gouvernement au lendemain de la charge livrée par Arnaud Montebourg contre la réduction "dogmatique" des déficits, assurant "ne pas être loin des frondeurs" de la gauche du PS.

Ces appels distincts lancés en l'espace de 24 heures en faveur d'un changement de cap interviennent alors que François Hollande a réaffirmé sa volonté cette semaine de poursuivre les réformes et s'apprête à annoncer de nouvelles mesures.

"La relance de la demande est la condition de la réussite de la politique de l'offre qui a été faite depuis deux ans. On ne peut rien vendre aux Français s'ils n'ont pas des revenus suffisants", estime Benoît Hamon dans Le Parisien-Aujourd'hui en France.

Le ministre de l'Education s'en prend aussi à la chancelière allemande Angela Merkel, qui selon lui "ne peut plus être celle qui donne le la de l'orientation européenne". "L'Allemagne sert ses intérêts personnels, pas ceux de l'Europe", souligne-t-il.

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PARIS - La cote de popularité de Manuel Valls chute de 9 points en un mois, à 36% d'opinions favorables, son niveau le plus bas depuis son arrivée à Matignon, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche.

En juillet, 45% des personnes interrogées s'étaient dites satisfaites du Premier ministre. En avril, lors de son arrivée à Matignon, elles étaient 58%.

Manuel Valls, qui fait face à une fronde d'une partie de la gauche, y compris au sein du gouvernement, perd 11 points chez les sympathisants socialistes (65% de satisfaits) et 9 au Front de Gauche (27% de satisfaits).

Le chef de l'Etat recueille quant à lui 17% d'opinions positives, soit un point de moins qu'en juillet. Il s'agit de son plus bas niveau depuis mai 2012.