PYONGYANG/SEOUL - La Corée du Nord a déployé la nuit dernière ce qui semble être de nouveaux missiles de longue portée et des missiles mer-sol tirés à partir de sous-marins pour le 105e anniversaire de naissance de son fondateur, Kim Il-sung, au moment où un porte-avion américain à propulsion nucléaire fait route vers la péninsule coréenne.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, petit-fils du fondateur, a présidé ce défilé géant, en ce "Jour du soleil". Il est apparu détendu dans un costume sombre, riant avec ses conseillers.

Une action militaire des Etats-Unis contre la Corée du Nord, qui a continué ses essais nucléaires et ses tirs de missiles au mépris des sanctions internationales, apparaît plus plausible depuis le bombardement par l'armée américaine en fin de semaine dernière d'une base aérienne syrienne en réponse à une attaque chimique contre un village, dont Washington estime Damas responsable.

La place principale de Pyongyang, la place Kim Il-sung, était remplie de soldats marchant au pas de l'oie et de fanfares, en cette journée ensoleillée de printemps. Suivaient des chars, des lance-roquettes multiples et autres armes de guerre. Des avions survolaient la scène.

A la différence de certains défilés précédents, il ne semblait pas y avoir de haut dirigeant chinois dans l'assistance.

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ISTANBUL - Les Turcs votent demain par référendum pour dire s'ils veulent transformer leur démocratie parlementaire en régime présidentiel, ce qui pourrait, si le "oui" l'emporte, représenter le plus grand bouleversement politique depuis la fondation de la république turque sur les cendres de l'empire ottoman il y a près d'un siècle.

Cette réforme, voulue par le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, prévoit notamment la suppression du poste de Premier ministre, la possibilité pour le président de dissoudre le Parlement et de prendre certains décrets.

Les partisans du président Erdogan estiment son projet de renforcement de la fonction présidentielle comme la juste récompense d'un dirigeant qui a remis les valeurs de l'islam au coeur de la vie publique, s'est fait le défenseur d'une classe ouvrière pieuse et construit des aéroports, des hôpitaux et des écoles.

Les opposants de la présidentialisation - les tenants de la laïcité, les Kurdes et même certains nationalistes - craignent une dérive autoritaire avec un président qu'ils considèrent attaché au pouvoir et qui ne tolère pas la moindre opposition.

Selon deux sondage publiés jeudi, le "oui" l'emporterait avec une faible majorité d'un peu plus de 51%.

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BEYROUTH - Des milliers de Syriens étaient bloqués ce matin aux abords d'Alep après la suspension de l'accord prévoyant l'évacuation de deux villages chiites assiégés par les rebelles dans la province d'Idlib et celle, simultanée, de deux villes insurgées proches de Damas, rapportent l'OSDH et des opposants.

Le convoi transportant des rebelles et des civils qui ont quitté vendredi Madaya, près de la capitale syrienne, et celui à bord duquel ont pris place des combattants pro-gouvernementaux et des habitants des villages chiites de Foua et Kefraya étaient tous deux immobilisés.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), les évacuations ont été suspendues car les combattants rebelles d'une autre ville incluse dans l'accord, Zabadani, n'ont pas encore reçu le feu vert pour rejoindre la province d'Idlib.

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COLOMBO - L'effondrement d'une gigantesque montagne de déchets hier à Colombo a fait au moins 16 morts, ont annoncé aujourd'hui des responsables hospitaliers et un porte-parole de l'armée sri-lankaise, revoyant à la hausse un premier bilan alors que les recherches se poursuivent sur le terrain.

La décharge d'une hauteur estimée à plus de 90 mètres s'est affaissée à la suite d'un incendie, ensevelissant des dizaines de maisons. Selon un habitant du bidonville jouxtant la décharge, une centaine de personnes pourraient avoir été ensevelies.

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BERLIN - Les enquêteurs chargés d'élucider les explosions qui ont visé mardi le car des joueurs du Borussia Dortmund ont des doutes sur l'authenticité des lettres retrouvées sur les lieux qui accréditaient la piste islamiste, a indiqué hier le parquet.

Trois lettres, toutes identiques et imprimées en Allemagne, ont été retrouvées sur les lieux de l'attentat, à Dortmund, revendiquant un attentat mené "au nom d'Allah" et exigeant que l'Allemagne cesse ses missions de surveillance aériennes en Syrie selon la chaîne de télévision ARD, citant d'autres médias.

Mais selon un rapport commandé par les enquêteurs, des "doutes importants" entourent ces lettres; elles pourraient avoir été écrites pour accréditer à tort la piste islamiste.

Le quotidien Tagesspiegel a annoncé sur son site avoir reçu un courriel anonyme d'extrême-droite revendiquant l'attaque de mardi. Le message fait référence à Hitler, s'oppose au multiculturalisme et met en garde contre la possibilité d'une nouvelle attaque le 22 avril.

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BUDAPEST - Les Hongrois devront choisir lors des élections législatives de 2018 entre un gouvernement qui se bat pour les intérêts du pays et des forces au service de l'étranger, estime le Premier ministre Viktor Orban dans une interview publiée ce matin, quelques heures avant de nouvelles manifestations contre son pouvoir.

Le gouvernement de Viktor Orban, au pouvoir depuis 2010, est confronté à une contestation populaire sans précédent depuis qu'il a fait passer une loi ciblant une université créée par le milliardaire George Soros, à laquelle il reproche notamment de s'opposer à sa politique migratoire.

Le Premier ministre, qui ne s'était pas exprimé depuis le début du mouvement de protestation il y a deux semaines, affirme lutter pour préserver la souveraineté du pays dans l'interview accordée au journal pro-gouvernemental Magyar Idok.

Mercredi, des milliers d'étudiants ont défilé aux cris de "Europe! Europe!" et "Pays libre! Université libre!" Ils se sont de nouveau donnés rendez-vous cet après-midi dans les rues de Budapest à partir de 15h30 GMT.

Orban présente les manifestations comme un échauffement avant la campagne électorale de l'an prochain, pour laquelle les sondages donnent toujours son parti, le Fidesz, en tête avec environ 30% des intentions de vote.

"Si on acceptait que Bruxelles ou d'autres centres politiques et financiers nous dictent... ce qui doit se passer dans notre pays, il n'y aurait pas de conflits", dit-il dans l'interview. "Mais l'histoire des Hongrois est une histoire de luttes pour la liberté."

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PARIS - Benoît Hamon, largement distancé dans les sondages, récuse une nouvelle fois l'hypothèse d'un "vote utile" pour contrer le Front national et accentue ses attaques contre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, dans un entretien publié aujourd'hui dans Libération, à huit jours du premier tour de l'élection présidentielle.

Crédité de moins de 10% des intentions de vote, loin du quatuor de tête, le candidat socialiste à l'élection présidentielle commence également à régler ses comptes avec certains membres du parti socialiste qui ont rallié Emmanuel Macron, dont il estime que la politique contribuerait à faire monter le Front National.

Benoît Hamon durcit aussi le ton contre Jean-Luc Mélenchon, qui connaît à l'inverse une dynamique favorable dans les sondages depuis quelques semaines.

Il dénonce notamment l'"indulgence" du candidat de La France insoumise "à l'égard de pays qui restreignent les libertés publiques", ainsi que la "zone grise qu'il a volontairement entretenue sur la Russie de (Vladimir) Poutine et sur (le président syrien Bachar) al Assad".

Jean-Luc Mélenchon et ses proches défendent pour leur part sa proposition de faire adhérer la France à une "Alliance bolivarienne" avec Cuba et le Venezuela, dénonçant comme un complot et une caricature les attaques le visant.

"Je n'ai pas l'intention de faire Cuba en France", déclare le candidat de La France insoumise dans une interview parue aujourd'hui dans Ouest-France.

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WASHINGTON - Les Etats-Unis estiment qu'aucun de leurs grands partenaires commerciaux ne manipule sa devise, selon un rapport très attendu publié hier par le Trésor américain, contrairement à la promesse de campagne de Donald Trump de placer la Chine sur la liste des pays manipulateurs.

Le rapport semestriel du département du Trésor maintient toutefois la Chine dans la liste des pays "surveillés" parce que l'excédent commercial de la Chine avec les Etats-Unis, même en baisse, est particulièrement élevé.

Le département du Trésor maintient cinq autres partenaires commerciaux des Etats-Unis sur cette liste : le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l'Allemagne et la Suisse.

Le rapport du Trésor prend donc acte ce que de nombreux analystes ont dit ces derniers mois, à savoir que la Chine est intervenue récemment sur le marché des changes pour soutenir la valeur de sa devise, le yuan, et non pas pour la faire baisser dans un but de rendre ses exportations meilleur marché.