BRUXELLES - Les organisateurs du double attentat suicide responsable de la mort de 32 personnes le 22 mars à Bruxelles envisageaient dans un premier temps de mener de nouvelles attaques à Paris, indique le procureur fédéral de Belgique.

Les membres de cette cellule terroriste ont modifié leurs projets dans l'urgence et décidé de frapper en Belgique après l'arrestation de plusieurs suspects.

"De nombreux éléments de l'enquête montrent que le groupe terroriste avait initialement l'intention de frapper à nouveau en France", a déclaré le procureur fédéral belge dans un communiqué.

"Surpris par la rapidité des progrès de l'enquête, ils ont pris la décision de frapper à Bruxelles", a-t-il ajouté.

Salah Abdeslam, dernier rescapé du commando qui a tué 130 personnes à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre, a été arrêté cinq jours avant les attaques suicide contre l'aéroport de Bruxelles-Zaventem et la station de métro Maelbeek dans le centre de la capitale belge.

BRUXELLES - Mohamed Abrini, déjà soupçonné d'être impliqué dans les attentats du 13 novembre dernier à Paris et à Saint-Denis, a reconnu être "l'homme au chapeau" filmé le 22 mars par les caméras de surveillance en compagnie des deux kamikazes de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem.

Le parquet fédéral de Belgique a expliqué qu'Abrini, arrêté vendredi à Anderlecht, avait été confronté aux résultats de diverses expertises et reconnu sa présence lors des faits. Il a été inculpé, avec trois autres personnes, pour participation à une organisation terroriste et assassinats terroristes.

Après ces arrestations et inculpations, tous les principaux suspects des attentats de Paris, Saint-Denis et Bruxelles sont soit morts, soit sous les verrous.

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LONDRES - Le Premier ministre britannique David Cameron publie ce matin ses déclarations d'impôts sur six ans pour tenter de mettre fin aux questions sur ses finances soulevées par l'évocation du nom de son père dans l'affaire des Panama papers.

Après quatre déclarations différentes en quatre jours, le Premier ministre a fini par admettre jeudi soir qu'il avait bien détenu une participation dans une société créée dans un paradis fiscal par son père Ian, aujourd'hui décédé.

David Cameron a reconnu samedi qu'il aurait dû mieux gérer les révélations sur les arrangements fiscaux de sa famille.

Les documents publiés dimanche, du cabinet comptable RNS Chartered Accountants, montrent que David Cameron a acquitté un impôt de 75.898 livres (94.082 euros) sur un revenu de 200.307 livres pour l'année fiscale 2014-2015, l'année la plus récente.

Il est peu probable, malgré les appels en ce sens, que l'affaire pousse Cameron à quitter ses fonctions. Mais l'affaire le fragilise en pleine campagne sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne que les électeurs trancheront par référendum le 23 juin.

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PARIS/ALGER - Le chef du gouvernement et une dizaine de ministres poursuivent aujourd'hui leur visite de deux jours en Algérie et qui vise notamment à conforter les relations économiques dans le cadre du troisième comité interministériel de haut niveau.

Hier, à son arrivée à Alger, Manuel Valls a regretté le refus des autorités algériennes d'accorder des visas à des journalistes français tout en soulignant que cet incident ne saurait ternir la relation entre les deux pays.

Lors d'un aparté avec des journalistes en fin de soirée, le chef du gouvernement a redit l'importance à ses yeux de préserver le lien franco-algérien, malgré la tension de ces derniers jours née du traitement par le journal français Le Monde de l'affaire des "Panama Papers".

Quelques heures avant de s'envoler pour l'Algérie, Manuel Valls avait exprimé des "regrets" après le refus d'octroyer des visas à des journalistes du Monde et de Canal + qui devaient l'accompagner et s'était engagé à évoquer le dossier avec ses interlocuteurs.

Plusieurs médias français - France 2, TF1, France Culture, France Inter, Le Figaro et Libération - ont fait savoir qu'ils boycottaient cette visite pour protester contre ce qu'ils considèrent comme une atteinte à la liberté de la presse.

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WASHINGTON - Bernie Sanders a remporté samedi les caucus démocrates du Wyoming aux Etats-Unis face à Hillary Clinton, poursuivant sur la dynamique qui le porte depuis la fin mars.

Le sénateur du Vermont a remporté sept des huit dernières consultations de la primaire démocrate, tentant de grignoter la confortable avance d'Hillary Clinton.

Selon les premières estimations, Bernie Sanders, qui aurait remporté le scrutin de justesse, recevra autant de délégués qu'Hillary Clinton, soit sept chacun.

Tous les regards se portent désormais sur le rendez-vous suivant, la primaire du 19 avril dans l'Etat de New York.

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NEW DELHI - Un violent incendie a ravagé un temple dans le sud de l'Inde dimanche, faisant près de 100 morts et plus de 200 blessés lors d'un rassemblement pour un feu d'artifice à l'occasion des célébrations de la nouvelle année hindoue.

Plusieurs milliers de personnes se pressaient dans le temple Puttingal Devi et dans les ruelles adjacentes pour le spectacle qui a commencé à minuit et a duré plusieurs heures.

Un des pétards est tombé sur un cabanon où étaient stockés les feux d'artifice, ce qui a déclenché le feu.

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PARIS - Au moins 120.000 personnes ont défilé hier en France pour obtenir le retrait du projet de réforme du Code du travail, une mobilisation en retrait par rapport aux manifestations précédentes mais émaillée de violents incidents.

L'intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL a déjà prévu de nouvelles actions le 28 avril.

Après les rassemblements du 31 mars, qui ont réuni entre 390.000 et 1,2 million de personnes, le record depuis le début de la contestation, les cortèges de samedi ont rassemblé 120.000 personnes dans tout le pays, selon le ministère de l'Intérieur qui a fait état de 26 interpellations.

La CGT, qui n'a pas donné de chiffre global, contrairement à son habitude, l'a implicitement reconnu dans un communiqué qui insiste sur le fait que cette journée était organisée un samedi, "en pleine période de vacances scolaires".

A Rennes, la participation a aussi été plus faible que lors des précédents rassemblements avec 1.700 manifestants selon la police et 4.000 selon les syndicats, dont beaucoup de jeunes. Des échauffourées entre CRS et des manifestants "extrêmement violents" selon la préfecture ont éclaté. Quatre policiers ont été blessés dans cette ville et huit personnes interpellées.

A Nantes aussi, des heurts ont éclaté et des commerces ont de nouveau été endommagés alors même que, selon la CGT elle-même, les manifestants n'étaient que 1.000 dans cette ville.

La commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale a pourtant modifié le projet pour tenter d'amadouer l'opposition à la fois des syndicats et des petites et moyennes entreprises.

Mais les opposants continuent à exiger le retrait du projet et le mouvement "Nuit debout" essaime au-delà de la place de la République à Paris, où il est installé depuis le 31 mars, dans de grandes villes de province.

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PARIS - Le Parti socialiste s'est prononcé pour une primaire afin de désigner le candidat de la gauche à l'élection présidentielle de 2017, mais les désaccords sur ses modalités, notamment de la participation de François Hollande, la rendent incertaine.

Lors du conseil national du PS, qui se déroulait en même temps qu'une réunion parallèle des écologistes d'EELV sur le même dossier, le principe a été acté.

Le PS a repoussé à juin le choix de laisser concourir un seul ou plusieurs candidats issus du PS.

A ALGER, Manuel Valls s'est déclaré d'accord avec l'idée d'"élargir" au-delà du clivage droite-gauche pour préserver les chances de son camp à l'élection présidentielle, rejoignant sur ce point Emmanuel Macron, qui vient de créer son mouvement.

PARIS - Quatre Français sur cinq ne souhaitent pas que François Hollande soit candidat à sa propre succession en 2017 mais 67% pensent qu'il le sera, selon un sondage Ifop pour le Journal du dimanche qui montre une percée d'Emmanuel Macron.

Si François Hollande ne se présente pas, 34% des Français se disent prêts à voter pour le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, devant le Premier ministre Manuel Valls (28%), l'écologiste Nicolas Hulot (26%) et Martine Aubry (25%).