PARIS - Le gouvernement français a décrété aujourd'hui la "mobilisation générale" contre le terrorisme, annonçant la création de 2.680 emplois et le déblocage de 736 millions d'euros sur trois ans pour mieux lutter contre une menace qui "pèse en permanence".

Deux semaines après les attentats djihadistes qui ont fait 17 victimes, le Premier ministre a présenté un train de mesures visant à mieux lutter contre les filières suspectes, notamment via internet et dans les prisons, évaluant à "près de 3.000" le nombre de personnes à surveiller.

"Au total, au cours des trois prochaines années, ce sont donc 2.680 emplois supplémentaires qui seront consacrés à la lutte contre le terrorisme dans les services régaliens de l'Etat et dans les juridictions", a déclaré Manuel Valls lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres.

Il a précisé que ces investissements seraient compensés par des économies et qu'au nom du "sérieux budgétaire", les effectifs globaux de l'Etat resteraient stables.

Reprenant une proposition de la droite, Manuel Valls a aussi proposé d'engager une réflexion parlementaire sur une peine d'indignité nationale pour les Français condamnés pour terrorisme.

PARIS - Le gouvernement a dans la même logique renoncé à la suppression de 7.500 postes dans les armées sur la période 2015-2019 pour faire face aux besoins sécuritaires, a annoncé l'Elysée mercredi après un conseil de défense.

François Hollande a ainsi confirmé la réduction du rythme de baisse des effectifs prévue dans la loi de programmation militaire décidée après les attaques de début janvier.

PARIS - Les engagements pris vis-à-vis de l'Union européenne en matière budgétaire seront tenus malgré les dépenses supplémentaires mises en oeuvre pour prévenir la répétition des attentats du début du mois en France, assure le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

"Nous avons pris des engagements à l'égard de l'Europe, nous allons les tenir sur le plan financier", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à l'Elysée sur le thème de la lutte contre le terrorisme en France. "Nous n'allons pas demander d'autorisation spéciale pour ce qui concerne l'effort que nous faisons", a-t-il ajouté.

PARIS - Quatre hommes soupçonnés d'avoir apporté une aide "logistique" à Amedy Coulibaly, qui a tué une policière et quatre juifs début janvier en Ile-de-France, ont été mis en examen et placés en détention provisoire, a déclaré aujourd'hui le procureur de Paris.

Les quatre hommes, âgés de 22 à 28 ans, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. L'un d'eux a également été mis en examen pour détention et port d'armes en relation avec une entreprise terroriste, conformément aux réquisitions du parquet, a précisé François Molins.

PARIS - Nicolas Sarkozy et la droite ont dénoncé hier les propos de Manuel Valls, qui a estimé que certains quartiers de France étaient victimes d'un "apartheid", les jugeant incompatibles avec "l'unité nationale" nécessaire après les attentats djihadistes du début du mois.

Interpellé lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le Premier ministre a persisté, estimant que le pays constatait "un processus de ségrégation, de ghettoïsation" dans certains quartiers, et "un apartheid territorial, social, ethnique" sur lequel naîtrait le djihadisme responsables des attentats qui ont fait 17 morts en France.

Nicolas Sarkozy, président de l'UMP, s'est dit "consterné" par l'utilisation par Manuel Valls du terme "apartheid" pour décrire la situation dans certains quartiers.

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BERLIN - La réunion à quatre (Ukraine, Russie, Allemagne et France), qui s'est tenue hier soir à Berlin, a permis d'enregistrer des progrès dans la crise ukrainienne avec la conclusion d'un accord sur l'établissement de zones de sécurité entre séparatistes et troupes gouvernementales dans le Donbass.

"Il y a finalement eu un accord conclu aujourd'hui prévoyant que la ligne de démarcation, mentionnée dans le protocole de Minsk, sera la ligne à partir de laquelle devra commencer dès maintenant le retrait des armes lourdes", a annoncé le ministre allemand des Affaires étrangères.

Dans un communiqué conjoint diffusé par le ministère allemand, les chefs de la diplomatie des quatre pays font part de leurs "graves inquiétudes" face à la vive escalade des combats dans l'est de l'Ukraine responsables de nombreuses pertes humaines dont des civils.

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LONDRES/STIRLING - Le gouvernement britannique doit dévoiler aujourd'hui un projet de loi instaurant un transfert accru de compétences à l'Ecosse, respectant la promesse faite aux électeurs écossais lors de la campagne sur l'indépendance rejetée par un peu plus de 55% des voix en septembre dernier.

La loi, qui entrera en vigueur après les élections générales du 7 mai prochain, permettra à l'Ecosse de fixer son taux d'imposition sur le revenu, de bénéficier de compétences dans les dépenses sociales et de déterminer les modalités électorales et institutionnelles du parlement écossais ainsi que d'autres structures publiques.

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KINSHASA - Au moins 42 personnes ont été tuées depuis lundi en République démocratique du Congo (RDC) lors de manifestations contre un projet de révision de la loi électorale susceptible d'entraîner le report de l'élection présidentielle de 2016, affirme mercredi la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).

Le gouvernement de Kinshasa, pour sa part, fait état d'un bilan de 15 morts, pour la plupart des pillards abattus par des vigiles privés, selon lui.

D'après Paul Nsapu, secrétaire général de la FIDH pour l'Afrique, la majorité des victimes ont été tuées alors qu'elles participaient aux manifestations politiques.

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NIAMEY - Les pays africains soumis à la menace des combattants de Boko Haram vont demander au Conseil de sécurité de l'Onu la création d'une force multinationale capable de combattre le groupe islamiste installé au Nigeria, a annoncé le ministre nigérien des Affaires étrangères.

Mohamed Bazoum a précisé que les pays de la région du Lac Tchad se sont mis d'accord lors d'une réunion à Niamey au Niger mardi pour rédiger un projet de résolution qui sera présenté au Conseil de sécurité par l'Union africaine. Aucune date n'a été fournie pour la présentation de ce texte.

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BANGUI - Une employée de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca) enlevée hier par des individus armés à Bangui, a été libérée, ont annoncé les Nations unies. Lundi, une Française de 67 ans, en mission humanitaire à Bangui, avait été enlevée avec un prêtre centrafricain dans une zone contrôlée par les miliciens anti-balaka. Ses ravisseurs demandent la libération d'un de leurs chefs, arrêté pour meurtre et autres délits.

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JERUSALEM - Un Palestinien a poignardé et blessé sept personnes dans un bus de Tel Aviv ce matin en pleine heure de pointe avant d'être blessé par balle alors qu'il tentait de s'échapper. Selon des témoins, l'assaillant a poignardé le chauffeur du bus avant de s'attaquer à des passagers.

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SANAA - Le président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi s'est dit prêt à répondre aux exigences des rebelles houthis en matière de réforme constitutionnelle et de partage du pouvoir en reconnaissant au mouvement chiite le droit d'occuper des postes dans toutes les institutions de l'Etat.

Dans un communiqué publié après la défaite infligée à sa garde présidentielle par les miliciens houthis, qui contrôlent la capitale, Sanaa, et une grande partie du pays, Abd-Rabbou Mansour Hadi a assuré que le projet de Constitution à l'origine des derniers combats pouvait être modifié.

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BERLIN - Le chef du mouvement islamophobe allemand Pegida a démissionné de son poste après la publication d'une photo de lui déguisé en Adolf Hitler et l'ouverture d'une enquête judiciaire à son encontre pour des propos injurieux envers les immigrés.

Lutz Bachmann, un ancien braqueur âgé de 41 ans, figurait en première page du journal Bild mercredi, portant la moustache et la coupe de cheveu caractéristiques du dictateur nazi.