AJACCIO - Emmanuel Macron est attendu aujourd'hui pour deux jours en Corse, où il sera confronté aux revendications nationalistes trois jours après la manifestation organisée par les nouveaux dirigeants de la collectivité pour la reconnaissance de la spécificité de l'île.

Le chef de l'Etat inaugurera d'abord à Ajaccio la place Claude-Erignac, en mémoire au préfet de Corse assassiné il y a 20 ans par un commando nationaliste, avant, notamment, de rencontrer les vainqueurs des élections locales.

Gilles Simeoni, le chef de l'exécutif local, a décidé de participer à une commémoration qui "revêt cette année une portée sans précédent", a-t-il expliqué hier dans un communiqué, évoquant notamment des circonstances politiques qui "n'ont jamais été aussi favorables à l'engagement d'un processus de réconciliation et de construction politique partagée".

Les nationalistes demandent notamment l'instauration d'un statut de résident pour l'accès à la propriété, d'un statut fiscal dérogatoire, la reconnaissance du peuple corse et l'officialisation de sa langue, ainsi que le rapprochement puis l'amnistie des prisonniers dits politiques.

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BRUXELLES - Salah Abdeslam, dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, a fustigé hier à l'ouverture de son procès à Bruxelles une justice qui traite selon lui les musulmans "de la pire des manières", tout en gardant le silence sur son parcours de djihadiste.

"Il n'y a pas de présomption d'innocence", a-t-il affirmé devant le tribunal correctionnel de Bruxelles où il n'est pas jugé pour les attentats de Paris, mais pour une fusillade quatre mois plus tard à Bruxelles, en mars 2016, quelques jours avant son arrestation.

"Je témoigne qu'il n'y a pas de divinité à part Allah et que Mohamed est son serviteur et son messager", a-t-il ensuite déclaré.

La procureure fédérale du tribunal de première instance de Bruxelles a requis vingt ans de prison, assortis d'une période de sûreté maximale de treize ans contre Salah Abdeslam et son co-prévenu, Sofian Ayari, pour tentative d'assassinat dans un contexte terroriste et possession illégale d'armes.

Après une pause aujourd'hui et demain, le procès doit reprendre jeudi, avec l'audition de parties civiles puis les plaidoiries de la défense.

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BEYROUTH - Des frappes aériennes sur la Ghouta orientale, près de Damas, et la région d'Idlib (nord-ouest de la Syrie), les deux grands bastions tenus par les rebelles, ont fait au moins 29 morts et provoqué des troubles respiratoires chez au moins neuf personnes après l'utilisation de gaz chimiques, ont annoncé hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) et des organisations médicales.

Les bombardements sur la Ghouta orientale ont touché les localités de Zamalka, Arbaïne, Hazza et Beitou Soua, et fait au moins 29 morts, précise l'OSDH, une ONG basée à Londres qui tient la chronique quotidienne de la guerre en Syrie grâce à un réseau d'observateurs sur le terrain.

Dans le nord-ouest du pays, où l'armée syrienne et ses alliés tentent de reprendre le contrôle d'Idlib, une dizaine de personnes ont été atteintes de troubles respiratoires après des attaques à l'arme chimique, ont affirmé des secouristes et des médecins qui évoquent l'utilisation de chlore.

Les Etats-Unis sont "alarmés" par ces informations, rapporte cette nuit le département américain d'Etat.

Le gouvernement syrien a nié à de nombreuses reprises avoir recours à des armes chimiques depuis le début de la guerre civile qui entre dans sa huitième année.

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BERLIN - Les conservateurs allemands d'Angela Merkel (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD), ont trouvé hier un accord sur l'Europe, dans le cadre de leurs négociations en vue de former un nouveau gouvernement de "grande coalition", a annoncé le président du SPD Martin Schulz.

Plus de quatre mois après les élections législatives, la première puissance économique européenne est toujours sans nouveau gouvernement.

Les conservateurs de la CDU-CSU et les sociaux-démocrates s'étaient fixé dimanche comme date limite pour conclure un accord permettant de reconduire la "GroKo" (grande coalition), au pouvoir lors de la précédente législature (2013-2017).

Mais les discussions, qui reprendront ce mardi au siège de la CDU à Berlin, piétinent sur l'assurance-maladie et le droit du travail, deux thèmes cruciaux pour le SPD.

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STUTTGART, Allemagne - Le syndicat IG Metall et le patronat allemand ont conclu cette nuit un accord sur les salaires et le temps de travail couvrant le secteur industriel du sud-ouest de l'Allemagne. Ce texte devrait servir de base pour les autres régions de la première économie européenne.

L'accord négocié entre les représentants d'IG Metall et de la fédération patronale régionale Südwestmetall prévoit notamment une augmentation de 4,3% des salaires en avril et une hausse d'autres éléments de rémunération étalée sur 27 mois.

Autre demande clef du syndicat entérinée par l'accord, les salariés pourront passer de 35 à 28 heures de travail hebdomadaire pour s'occuper de leurs enfants ou prendre en charge des parents malades ou âgés sur une période maximale de deux ans.

En contrepartie, le patronat obtient plus de facilités pour porter à 40 heures, sur la base du volontariat, le temps de travail hebdomadaire pour faire face avec plus de souplesse à une hausse temporaire des commandes.

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LONDRES - Le négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit, Michel Barnier, a déclaré hier à Londres que le temps était venu pour le Royaume-Uni de faire un choix sur le type de relation souhaité avec Bruxelles une fois que le pays sera sorti de l'UE.

La Grande-Bretagne exclut de rester dans une forme quelconque d'union douanière avec l'Union européenne après le Brexit, mais le type de relation qu'elle aura avec l'UE, principale puissance commerciale mondiale, divise les conservateurs de la Première ministre Theresa May.

Barnier, qui s'exprimait après des discussions à Downing Street avec May et le secrétaire britannique chargé du Brexit, David Davis, a appelé sans détour le Royaume-Uni à clarifier sa position sur l'après-Brexit, fixé au 29 mars 2019.

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PARIS - Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé hier son intention de confier aux sociétés de sécurité privées des missions exercées par la police et la gendarmerie, et annoncé la nomination d'une mission parlementaire qui devra faire des propositions en ce sens d'ici la fin du printemps.

Les députés La République en marche Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du RAID, et Alice Thourot, avocate, devront notamment réfléchir à une redéfinition de la répartition des tâches entre les 250.000 policiers et gendarmes, les 21.000 policiers municipaux et les 160.000 agents de sécurité privés.

Forces publiques et entreprises privées coopèrent déjà, notamment, dans la mise en place des périmètres de sécurité prévus par la nouvelle loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme.

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WASHINGTON - Réagissant au coup de tabac qui a ébranlé Wall Street hier, la Maison blanche s'est efforcée d'atténuer les inquiétudes en déclarant que les fondamentaux de l'économie américaine étaient "exceptionnellement forts" et que Donald Trump était concentré sur sa tâche.

L'économie américaine, a déclaré la porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, fait l'expérience "d'un renforcement de la croissance économique américaine, d'un chômage historiquement bas et d'un accroissement des salaires des travailleurs américains".

En déplacement dans l'Ohio, Donald Trump s'est abstenu lui de tout commentaire sur la séance mouvementée à la Bourse de New York, où l'indice vedette Dow Jones a fini en recul de 4,60% à 24.345,75 points.

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WASHINGTON - La Chambre des représentants du Congrès des Etats-Unis se prononce ce mardi sur un projet de loi destiné à assurer le financement du gouvernement fédéral au-delà du 8 février et d'éviter ainsi un nouveau "shutdown".

Cette mesure de financement temporaire est la cinquième depuis le mois d'octobre. La précédente a été votée par le Congrès le 23 janvier après trois jours de fermeture des services gouvernementaux ("shutdown"). Elle autorise le financement de l'Etat fédéral jusqu'au 8 février.